Le 4 septembre 1870, au lendemain de l’annonce de la défaite de Sedan, Léon Gambetta proclame la République à l’Hôtel de Ville de Paris. Les combats continuent, provoquant le mécontentement et la victoire des monarchistes aux législatives de février 1871. Adolphe Thiers est désigné « chef du pouvoir exécutif de la République ». La paix avec la Prusse est signée. La France perd l’Alsace et la Moselle.
La victoire des monarchistes et la défaite sont à l’origine d’un mouvement révolutionnaire à Paris, la Commune. Elle est réprimée dans le sang au cours de la Semaine sanglante.
Thiers puis Mac-Mahon mènent une politique conservatrice. Les républicains ne deviennent majoritaires à l’Assemblée qu’en 1877 et au Sénat en 1879. Au cours des décennies qui suivent, les républicains ancrent ce régime et ses valeurs au cœur de la société française.
Cette culture républicaine s’appuie sur la Révolution française. La Marseillaise devient l’hymne officiel en 1879. Le 14 juillet devient fête nationale en 1880. La figure de Marianne devient l’allégorie de la république tandis que le Panthéon accueille de nouveau les dépouilles des grands hommes.
L’école est un vecteur privilégié de la diffusion de ces valeurs et de la culture républicaine. En 1881, l’école devient gratuite et Jules Ferry promet qu’aucun élève n’aura plus de 3 kilomètres à faire pour aller à l’école. La généralisation de l’enseignement permet l’unification linguistique du territoire. Il s’agit aussi de bâtir des références communes : en 1877, Augustine Fouillée publie le Tour de France de deux enfants, dans lequel deux orphelins alsaciens découvrent la beauté des paysages et du patrimoine national. En 1884, le manuel scolaire d’Ernest Lavisse contribue à créer un roman national et patriotique.
L’école devient laïque en 1882. Les hussards noirs de la république sont les représentants de cette école jacobine et laïque qui instruit les enfants autour d’une culture patriotique et républicaine de la Revanche sur la Prusse. La création de la Ligue des patriotes en 1882 par Paul Déroulède illustre cette culture « revanchiste » qui ne fait toutefois pas l’unanimité dans la population.
À l’extrême-gauche, le syndicalisme révolutionnaire et les mouvances anarchistes contestent la république. L’apogée de ce mouvement est atteint en 1894 avec l’assassinat du président de la république Sadi Carnot par un militant anarchiste.
De l’autre côté de l’échiquier politique, la république est contestée par des mouvances monarchistes, par l’Eglise catholique, qui refuse la loi de 1905 qui fait de la France une république laïque et par des mouvements antiparlementaristes comme le boulangisme. L’affaire Dreyfus cristallise à partir de 1894 les mouvements de droite ultra et nationaliste.
La république ne fait pas l’unanimité mais la culture républicaine s’impose dans une majorité de la population.
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