Avec la Renaissance puis tout au long de l’âge classique, une nouvelle sensibilité apparaît : un goût de l’antique. Les médiévaux décrivaient l’architecture antique comme des « miracles » inspirés par le démon ; les hommes de la Renaissance trouvent au contraire la plus grande beauté dans les œuvres antiques. De nombreuses sculptures sont redécouvertes (Torse du Belvédère, le groupe du Laocoon) et deviennent l’objet d’imitation de la part des plus grands artistes (Michel-Ange, Raphaël, Dürer).

Les hommes de l’antiquité ne sont pas pour les hommes de la renaissance des étrangers : ils sont des frères, avec lesquels on converse et dans lesquels on cherche sa propre identité. Dans sa Lettre à Vettori (1513), Machiavel écrit : « le soir venu, j’entre dans le sanctuaire des grands hommes de l’antiquité ; reçu par eux avec bonté et bienveillance, je me repais de cette nourriture qui seule est faite pour moi et pour laquelle seule je suis né ».

Les poètes s’inspirent des mythes antiques (notamment d’Ovide), ainsi que de leurs poésies ; ils décrivent aussi cet ancien monde en ruine qu’ils voient à Rome (Du Bellay, Les Antiquités de Rome). Quant aux philosophes, ils essaient de concilier la tradition grecque (Platon, Aristote) et la tradition chrétienne, dans une forme de syncrétisme (Marsile Ficin, Pic de la Mirandole).