À la Renaissance, différentes machines à dessiner apparaissent. La plus célèbre est celle qui permet la mise au carreau. Une grille divise la surface de la représentation et par report sur une grille plus grande, le dessin peut être mis à l'échelle et donc agrandit en respectant toutes les proportions. Piero Della Francesca utilisera les poncifs pour reproduire ses grandes fresques à partir de cartons d’esquisses. Autour de 1525, les recherches sur les machines à dessiner Albrecht Dürer s’approfondissent, et il parvient à créer des appareils qui relèvent une perspective linéaire en partant d’un modèle en volume regardé à travers une fenêtre et reporté sur un support en deux dimensions. En 1532, il invente le perspectographe appelé aussi « fenêtre de Dürer ». Un cadre avec une grille ainsi qu'un viseur repliable et donc transportable permet à l'artiste de se déplacer chez ses commanditaires et d'y réaliser rapidement, son modèle dessiné. Aujourd'hui la camera lucida ("chambre claire" en latin) fonctionne sur ce même principe.

Cette période intense d’inventions techniques va se poursuivre. Une planche de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert 1751-1772 présente une machine à dessiner en perspective.

Le peintre Canaletto utilisait une camera obscura (ancêtre de l'appareil photographique). Cette "chambre noire" consiste en une boîte percée d’un trou, par lequel pénètrent les rayons lumineux, et qui forment sur le côté opposé une image renversée. L’appareil d’optique transporté sur le vif lui permettait de consigner dans ses nombreux carnets de dessin la forme exacte des bâtiments. Il s’appuyait aussi sur des croquis d'observation, sans camera obscura, pour enrichir ses compositions.

Ces instruments, outils et machines questionnent le rôle du savoir-faire et de son importance dans la finalité esthétique présumée de l’œuvre.