Dès l'Antiquité, le mythe rapporté par Pline raconte qu'une jeune femme, fille du potier Butadès (ou Dibutades) de Sicyone trace sur le mur les contours de son fiancé pour conserver son image avant qu'il ne parte à la guerre le lendemain. La pratique du dessin, mère de tous les autres arts, était née.
Dessiner est souvent perçu comme la volonté de représenter ce qui est observé de la manière la plus « juste » : un objet, un paysage, un portrait etc. Toutefois, dès que l’on dessine, on fait des choix. En arts plastiques, ces choix, liés à la représentation, sont appelés « écarts », que l’objet soit observé, mémorisé ou imaginé. Ces choix ne sont pas dus au hasard mais sont étroitement liés à l’intention de l’artiste et aux moyens dont il s’empare (outils, support etc.). Ces choix sont porteurs d’une valeur expressive.
Dessiner peut également signifier explorer des outils, des gestes, des supports sans volonté de représenter. Le dessin est alors le lieu de formes imprévues, d’inventions graphiques, d’élaboration de langages inventés, telle l’exploration graphique réalisée par Paul Klee en 1922 sur le carnet de Nina Kandinsky ( Page du carnet de Nina Kandinsky).
Enfin, le dessin a également une autre fonction fondamentale en arts plastiques : il permet d’élaborer un projet. Par exemple, cette fonction peut être convoquée dans le cas d’un projet tridimensionnel, en sculpture ou en architecture : on dessine ce qu’on projette de réaliser, c'est le dessein. Il convient alors de confronter l’intention à la réalisation, tenant compte notamment des effets induits par la matière, les matériaux, etc.
Il existe donc 4 catégories : dessin d'observation, de recherche, d'invention ou d'imagination et de mémoire. Edgar Degas ou Odilon Redon (car la gravure est une technique de dessin) sont connus pour leur pratique graphique autonome, comme plus récemment Ernest Pignon-Ernest.
Cette pratique est toujours actuelle ! Le dessin contemporain a même son salon https://www.drawingnowparis.com/.