Les systèmes de pensée et les codes de représentation ont conduit les artistes à faire évoluer le rapport au réel dans leurs productions. Les codes de représentations dans l'art égyptien ou encore au Moyen Âge reposent sur une représentation et des rapports d'échelle symboliques. Plus un personnage sera important, plus il sera représenté avec de grandes dimensions. 

L'invention de la perspective à la Renaissance attribuée à Filippo Brunelleschi conduira les artistes à représenter le réel comme vue d'une fenêtre. L'architecte, ingénieur et sculpteur florentin Filippo Brunelleschi fait une expérience sur la place San Giovanni à Florence en 1415 avec un miroir et un dessin monté sur une planchette, la "tavoletta". Il réalise d'abord un dessin du baptistère de Florence selon une perspective rigoureuse (ligne d'horizon, point central et lignes convergentes). Son dessin est monté sur une planchette dans laquelle il a percé un trou pour voir l'image du baptistère de la cathédrale se réfléchir dans le miroir. Ainsi, n'importe quel observateur se tenant à l'endroit où le dessin du baptistère fut réalisé, peut constater qu'il se superpose parfaitement à l'édifice réel, créant ainsi une illusion parfaite de la réalité. La perspective linéaire ou "artificielle" (par opposition à la perspective "naturelle" de la vision humaine qu'étudie l'optique) est née.  Léon Battista Alberti dans son traité Della Pictura (1435) rédigera l'explication scientifique du phénomène.

Avec l'invention de la photographie, les artistes dessinateurs ou peintres vont chercher à représenter le monde sans souci de ressemblance. Les écarts créés sont liés par exemple, à l'utilisation des couleurs comme pour les Fauvistes, aux déformations comme pour les Cubistes et Expressionnistes, ou aux techniques utilisées comme pour les Impressionnistes, les Pointillistes ou les collages surréalistes d'un Max Ernst.

L’échelle d’iconicité d’Abraham Moles (1971) peut être utilisée comme entrée de lecture pour décrire les codes représentation utilisés : de la mimesis, aux représentations réalistes comme dans les tableaux de Jean-François Millet aux plus abstraits comme dans les œuvres de Kasimir Malevitch, de Piet Mondrian ou Vassily Kandinsky.