Célèbre auteur dramatique français de la fin du XX$^e$ siècle, c’est Patrice Chéreau qui le rendit d’abord célèbre, bien que connu par de nombreux artistes et responsables culturels de son époque. Traduit dans une trentaine de langues, son œuvre traverse de façon sporadique mais dans un flux continu les continents.
Les traitements thématiques de l’altérité, de la violence, de la famille, le deal, une culture dite populaire, ou en marge, ouvrent leurs portes à un large public. Son époque reconnaît l’ensemble du monde comme une multitude de cultures, de pratiques et de regards ce qui est alors une nouveauté.
La dimension politique met sous la lumière secrète des projecteurs, des individualités en marge : le Noir, la Femme, le truand, le tueur… La maîtrise de la structure théâtrale y est très forte, et c’est une des grandes qualités de l’œuvre théâtrale de Koltès, d’autant plus dans le contexte posdramatique actuel. Le style réaliste interroge la langue et la « crise de l’altérité$^1$ » qui y fait volte-face, comme si la « possibilité de l’être-en–commun$^2$ » donnait à entrevoir l’impossibilité de nos modernités.
$^1$Conférence « La skênê de la traduction, XXII$^e$ Rencontres Internationales de la Traduction Littéraire, Mexico, octobre 2013.
$^2$ Bident, Christophe, Bernard-Marie Koltès, Généalogies, Ed. Farrago, 2001