L’OuLiPo : un laboratoire d’écriture
Créé en 1960 par François Le Lionnais, un mathématicien, et Raymond Queneau, un écrivain, notamment auteur de Zazie dans le métro, l’OuLiPo (Ouvroir de Littérature Potentielle) constitue un laboratoire d’écriture destiné à promouvoir la création… sous toutes ses formes.
Ses initiateurs le définissent ainsi : « Nous appelons littérature potentielle la recherche de formes, de structures nouvelles et qui pourront être utilisées par les écrivains de la façon qui leur plaira ». Se refusant à apparaître comme un mouvement littéraire, « ces soi-disant avant-gardes qui périodiquement viennent imposer leurs dogmes », le groupe se donne pour missions principales d’inventer de nouvelles structures et de travailler autour d’œuvres littéraires afin d’y déceler des formes ou contraintes.
Ce dernier terme, si l’on devait n’en retenir qu’un, est bien celui qui va fédérer le groupe. Des exercices oulipiens reposant sur la contrainte apparaissent comme le lipogramme, texte dans lequel un auteur s’interdit d’utiliser une lettre ou plusieurs, ou plus prosaïquement le cornichon, choix de « mots dont les deux moitiés présentent un même rapport sémantique ».
Parmi les œuvres relevant de l’OuLiPo, retenons La Disparition de Georges Pérec, sorte de lipogramme géant en « e » ou Exercices de style de Raymond Queneau, une même histoire relatée de 99 manières différentes.