Née dans un contexte de défaite militaire (guerre franco-prussienne, 1870) et de guerre civile (Commune de Paris, 1871), la IIIe République a du mal à s’imposer face à une majorité de députés monarchistes. Les lois constitutionnelles de 1875 sont une première étape de stabilisation, elles instaurent un système parlementaire qui repose sur la souveraineté populaire. Le coeur du Régime est l’Assemblée nationale, le pouvoir législatif contrôle le pouvoir exécutif.
La IIIe République fait face à de nombreuses crises. En 1886, les antiparlementaires trouvent dans le général Boulanger un leader, il rencontre plusieurs succès électoraux (1886-1889) dans un contexte de scandales politico-financiers. En 1892, les lois anti-anarchistes, appelées lois scélérates par leurs opposants répondent à une vague d’attentat contre les institutions de la République par une restriction des libertés individuelles. A partir de 1894, l’affaire Dreyfus divise la société française, révélant les profondes fractures qui la traversent entre nationalisme et antisémitisme.
La IIIe République fait preuve de méfiance envers l’Eglise catholique, jugée trop proche des monarchistes.Les lois de laïcisation de Jules Ferry, imposent la neutralité religieuse aux fonctionnaires et aux programmes scolaires dés les années 1880-1890. La loi de 1901 sur les associations soumet l’existence des congrégations religieuses à une autorisation de l’Etat, de nombreuses écoles catholiques deviennent illégales. La loi de 1905 affirme la neutralité de l’Etat face à la question religieuse : la liberté de conscience et de culte est conservée mais la religion ne relève plus que de la sphère privée.
La conquête coloniale amorcée en 1830 en Algérie s’accélère sous la République avec la domination de tout le Maghreb, de l’Afrique subsaharienne, de Madagascar et de l’Indochine. La rivalité avec les autre puissances européennes est vive (conférence de Berlin en 1885), des heurts éclatent à la limite des Empires (bataille de Fachoda en 1898). La politique coloniale est soutenue par une grande majorité des hommes politiques car elle permet l’enrichissement de la France et l’affirmation de sa puissance à l’échelle mondiale. Cependant cette politique coloniale se fait au détriment des peuples colonisés dont seules les élites sont assimilées. En 1914, l’Empire s’étend sur 10,6 millions de km2 et est peuplé par plus de 55 millions d’habitants.