Au début du XXe siècle, Alger est une ville arabe et européenne en expansion. A la casbah originelle se sont ajoutés des quartiers européens modernes (écoles, hôpitaux) reliés entre eux par un tramway. Le port, étendu et modernisé par les français est la principale interface entre métropole et colonie.
Considérée comme un « pont culturel » entre Maghreb et Occident, « Alger la blanche » reçoit la visite des grands artistes orientalistes : Auguste Renoir, Théophile Gauthier, Guy de Maupassant. La ville devient une destination touristique, étape phare des croisières qui se développent en Méditerranée.
Alger est la préfecture de la seule colonie de peuplement française. La population algéroise est très diverse : les indigènes (arabes) sont minoritaires, pauvres et peuplent la casbah. Les Européens et les élites arabes assimilées vivent dans les quartiers modernes. Leurs statuts juridiques diffèrent : les indigènes musulmans sont soumis au code de l’indigénat mais les juifs sont naturalisés par le décret Crémieux en 1870 ; les étrangers (européens) et les élites musulmanes sont naturalisés à partir de 1889, les français (pieds-noirs) possèdent le pouvoir politique et économique.