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La circumnavigation, ou le monde réconcilié ?

Magellan (1480 – 1521), marin portugais travaillant au service de la Couronne d’Espagne, est à l’origine du premier tour du monde. Parti en septembre 1519 d’Andalousie, Magellan atteint la baie du futur Rio de Janeiro en décembre 1519, puis le détroit qui porte désormais son nom en octobre 1520. Le 21 janvier 1521, il gagne l’île des Requins (Puka Puka), au milieu de l’océan Pacifique, puis les îles aujourd’hui nommées Mariannes.
Après l'assassinat de Magellan à Mactan en avril 1521, Elcano, son second, continue la navigation et atteint Timor en janvier 1522, puis le cap de Bonne-Espérance le 19 mai 1522, avant de rejoindre l’Espagne le 6 septembre 1522. Une page de l’histoire de l’humanité se tourne : certes, on savait depuis l’Antiquité que la Terre était ronde, et ce savoir, démontré par Ératosthène, n’avait pas été remis en cause par les hommes du Moyen-Âge. Mais entre savoir et savoir-faire, la nuance est importante.
L’unité du monde n’est plus désormais un savoir théorique, mais une pratique, navale d’abord, commerciale ensuite. Cette prise de conscience, au début du XVIe siècle, inaugure un nouveau questionnement politique sur l’unité de l’humanité. Une période intense d’interrogation morale, sociale et culturelle débute, qui ne s’est peut-être achevée que par la création de l’Organisation des Nations unies en 1945.
Quant à l’exploit maritime, en 2017, le navigateur français Francis Joyon et son équipage battent le record du tour du monde à la voile, en 40 jours, 23 heures, 30 minutes et 30 secondes ! Nous sommes désormais bien loin des trois ans de circumnavigation incertaine de Magellan et d'Elcano...

La carte et le territoire

En 1534, alors que l’Antarctique vient à peine d’être découvert, Oronce Fine (1494 – 1555), professeur de mathématiques au Collège de France récemment créé par François Ier, publie une mappemonde en forme de cœur, selon un modèle rigoureux de projection géométrique, qu’il présente comme « recens et integra orbis descriptio », une description récente et exhaustive du monde. La précision de la carte est remarquable pour l’époque ; la rigueur de son modèle mathématique de projection est avérée.
Pourtant, la carte de Fine pêche par excès de cohérence : trompé par une conception erronée de la mécanique des structures, Oronce Fine surestime la surface de l’Antarctique. Il suppose en effet, à tort, qu’une telle surface est nécessaire pour expliquer l’équilibre géostatique du globe. La cohérence l’a emporté sur un souci de correspondance ; ou plutôt, Fine a estimé, à tort, que la cohérence d’une hypothèse avec les faits déjà connus permettrait raisonnablement de tenir cette hypothèse pour vraie.
Erreur : une carte n’est pas un territoire ; le monde, décidément, ne se réduit pas à sa représentation, aussi remarquable cette dernière soit-elle, comme l'est la mappemonde de Fine.

Mappemonde en forme de cœur montrant la Terre australe (Recens et integra orbis descriptio), par Oronce Fine, 1534-1536.

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