Entreprises et organisations

Jusqu’au milieu du 19e siècle se côtoient le putting-out system (travail productif à domicile de l’artisan qui amène ses outils) et le factory system naissant (travail dans l’usine autour de machines immobiles).

Puis la taille des entreprises s’accroit pour limiter les coûts de transaction (R. Coase), la division du travail horizontale et verticale (F-W. Taylor) dans l’entreprise avec elle et leur permet un contrôle étendu du marché.

L’entreprise se structure d’abord sur un modèle
fonctionnel hiérarchisé (forme U d’après Chandler) puis de plus en plus par divisions (forme M), puis en réseau plus récemment.

Dans le courant du 20e siècle, avec le déploiement des SA et des marchés financiers s’opère un tournant managérial avec une baisse du pouvoir des actionnaires.

Longtemps considérée comme une boîte noire modélisée par un « agent représentatif » dans la théorie économiques standard, classique et néoclassique, son analyse se précise : elle devient un « nœud de contrats » (Coase et Williamson, Jensen et Meckling, Berle et Means, Alchian et Demsetz), une réserve de ressources compétences (Nelson et Winter, Penrose), un siège de technostructures dominantes (Galbraith), une puissance institutionnelle (North, Williamson, Di Maggio et Powell), un partenaire sur lequel d’autres « stakeholders » ont des droits (Freeman).

Un débat central qui traverse toutes ces représentations est la place de l’actionnaire par rapport au manager et drainent encore les travaux récents de corporate governance (Boltanski, Chiapello, Charreaux).

Face à l’Organisation Scientifique du Travail promue par F. W. Taylor et l’organisation du travail associée à une production de masse théorisée par H. Ford, s’est développée l’Ecole des Relation Humaines (Mayo) réhabilite la considération à apporter aux salariés en montrant que le rendement des salariés dépend de leur reconnaissance plus que d’autres modes d’incitations.

Des travaux non normatifs ont étudié le fonctionnement des entreprises, tant leur organisation bureaucratique (Weber, Merton, Crozier), le processus de décision dans les entreprises (Simon, March, Olsen), la stratégie des acteurs (Crozier, Friedberg), l’organisation du travail (Sainsaulieu, Segrestin), ou encore la culture d’entreprise (d’Iribarne).