L’image est un concept polysémique qui possède une grande extension :

  1. Ce qui relève du pictural (tableau, fresques, vitraux) ;
  2. De la photographie
  3. Du cinéma ;
  4. Du numérique ;
  5. De l’imagerie scientifique
  6. Du plan, de la topographie (cartes).

Cette liste pose une série de problèmes :

  • Faut-il considérer un film comme une seule image ou comme une succession d’images ? Le problème est celui de l'image en mouvement.
  • L’image numérique reproduit un objet visible, mais elle est la traduction d’un langage qui n’est pas une image (le code) et a une apparence hétérogène avec le résultat. 

À ces différents cas, on peut ajouter des notions-limites :

Le cas de la sculpture, de l’architecture, du bas-relief :

L’image est-elle nécessairement bidimensionnelle ou peut-on considérer des images tridimensionnelles ? Le problème est double :

  • de nombreuses peintures suggèrent une profondeur, mais illusoire, tandis que certaines sculptures forment des tableaux (notamment chez Le Bernin) ;
  • l’intérêt de parler d’images lorsqu’on approche des sculptures est d’éviter la notion d’art, liée à une histoire occidentale des arts comme beaux-arts (à partir de la Renaissance), et d’envisager les relations entre des matériaux hétérogènes, dans des cultures ou à des époques différentes. C’est l’approche de l’anthropologie des images (Hans Belting, Image et culture : une histoire de l’art avant l’époque de l’art).

Le cas des métaphores, analogies, allégories :

Que désigne une « image littéraire » ? Est-ce qu’une description est une image ?

Le cas des images mentales :

Est-ce que nous pensons par images ? Un concept, une sensation, une représentation sont-ils des images ?

Définition de l'image

Face à cette pluralité de sens, on peut définir l’intention du concept de manière très large : un rêve, une peinture, une métaphore, une sculpture représentent quelque chose d’autre. Une image est une réalité duelle :

  • Elle possède une matérialité (la toile, le papier sur lequel elle est imprimée, etc.). 
  • Elle renvoie à autre chose qui n’est pas présente, mais qu’elle représente. 

Ainsi, l’image est différente de ce dont elle est l’image - elle n’est pas ce qu’elle représente - et en même temps ressemblante à ce dont elle est l’image - elle renvoie à cette chose.

Toutefois, on distingue en général l’image du signe. Dans le signe, la matérialité est négligeable et la relation entre le signifiant et le signifié est arbitraire (« arbre » ne ressemble pas à un arbre). En revanche, l’image possède une ressemblance, formelle ou visuelle, avec ce à quoi elle renvoie.

Ainsi, le philosophe Peirce distingue, dans une terminologie qui lui est propre :

  • l’icône, qui a une ressemblance physique avec la chose représentée ;
  • l’index, qui n’a qu’une relation causale avec ce qui est représentée (la fumée indique le feu) ;
  • le symbole n’implique aucune ressemblance, ni lien causal, mais dépend d’une connexion culturellement établie (les nombres et l’alphabet).