Une image est un processus de représentation. En tant que tel, elle transmet un message tout en essayant de persuader de la vérité de ce message.

En effet, une image donne un effet de présence : elle rend sensibles, à travers des symboles et des motifs, des figures abstraites.

Louis Marin montre, par exemple, l’importance du portrait du roi dans la structure du pouvoir de la monarchie absolue (Le Portrait du roi). Le roi est une figure lointaine, abstraite, à laquelle le portrait sensible donne une présence concrète. La représentation n’est pas que la mise en œuvre d’une ressemblance, qui évoque une figure absente, mais aussi une intensification de sa présence de manière à renforcer son pouvoir. Ce sont les représentations qui produisent l’objet représenté. Le corps politique du roi n’est pas séparable de ses représentations : « le roi n'est vraiment roi, c'est-à-dire monarque, que dans les images. Elles sont sa présence réelle ».

L’image peut donc être utilisée aussi bien pour légitimer un pouvoir en place, que pour le critiquer ou le dénoncer, à partir de ce qu'elle rend visible ou invisible, en construisant une « scène » visuelle (Jacques Rancière : les images mettent en forme un monde commun et départagent ceux qui peuvent y participer, par un partage du sensible). Ces différents usages de l’image s’appuient sur sa force persuasive. Dans ce contexte, est nécessaire une approche critique de l’image, qui en identifie :

  1. le caractère construit : l'image est un cadre, qui sélectionne une part du réel ;
  2. les processus de focalisation, qui met en valeurs certains traits plutôt que d'autres ;
  3. les effets rhétoriques et persuasifs ;
  4. le contexte de production et l’intention.