Le point sur... les questions relatives aux centres d’intérêts, aux passions, aux actions réalisées, aux questions d’actualités
a. Les réponses fréquemment apportées aux jurys et leurs limites
Préparés ou non, les candidats essaient – vainement la plupart du temps – de concentrer en un seul chapitre, une seule séquence leur activité passée car souvent interrompue pendant les années préparatoires. Au passage, c’est souvent un point très positif pour les jurys d’avoir eu la volonté et pu maintenir une activité extra-scolaire pendant les « années prépa ».
- « J’ai été scout et je suis maintenant chef scout animateur… »
- « J’ai remporté la coupe départementale de football des U 17 »
- « Je fais partie d’un ensemble de musique de chambre »
Sauf pour le dernier exemple où le temps présent est annoncé, les deux premières expériences citées associent passé et présent ou sont seulement des souvenirs lointains. On retrouve ici le symptôme émotionnel vu précédemment ainsi que l’ancrage vers le passé et non la projection vers l’avenir : l’intégration en Ecole de Management et au-delà les perspectives professionnelles.
L’exemple de l’ensemble de musique de chambre nous amène au cœur du sujet : c’est-à-dire autant le cœur de l’action, des projets du groupe que le cœur de l’auteur, du participant !
A partir de cette expérience, il est plus facile de préciser les points suivants :
- Objectifs à atteindre : compétition, œuvre à interpréter, festivals, etc.
- Mode de fonctionnement du groupe
- Place dans le groupe
- Nature et importance de mon rôle dans le groupe : relationnel, technique, matériel, vision d’ensemble, sensibilité, etc.
- Notion de leader et caractéristiques : participatif, fonctionnel, charismatique, etc.
- Préparation, répétitions : très souvent plus instructives et riches d’information que la réalisation de l’objectif !
- Compétitions et résultats
- Tournées, représentations en France, à l’étranger
- Etc.
b. Objectif de votre intervention, effets à obtenir
-> c’est-à-dire quel message transmettre au jury
-> c’est-à-dire quelles qualités le jury va-t-il découvrir :
Il est capital de distinguer les « époques » :
- le passé et le temps présent :
-> être scout et agir en tant que formateur ; avoir gagné un titre au football et maintenir ou arrêter sa pratique
-> la performance passée et le temps présent : continuité et évolution sociales, personnelles, économiques
Il est indispensable de bien exprimer son authenticité, les caractéristiques de son action, de sa posture et de sa relation aux autres et aux événements
Dans la perspective de l’enseignement supérieur de gestion et de management, il est hautement apprécié de réfléchir plus largement aux différents aspects et enjeux l’activité développée.
> aux aspects économiques
> aux aspects sociaux
> aux enjeux culturels
> au développement personnel
On peut aussi répondre à ces questions en les abordant par les questions suivantes, pouvant être posées par le jury :
> « Quelle activité sportive, culturelle me conseillerez-vous pour mon fils, ma fille ? »
> « Etes-vous prêt à encourager votre fils à pratiquer le football alors que plus que jamais les enjeux financiers prennent le pas sur l’éthique sportive… »
c. Eléments méthodologiques
Les questions relatives aux activités et centres d’intérêts peuvent amener des questions de société contemporaines, voire très actuelles :
- « Que pensez-vous à propos de…. »
- « Le mariage pour tous »
- La liberté de choisir sa mort
- Accueillir des immigrés
- Accepter des petits boulots plutôt que de rester sans emploi
- Utiliser son pouvoir pour soi ou pour les autres
- Le don d’organe
- Le mécénat culturel profite-t-il au plus grand nombre des citoyens ?
- Service civique ou service national armé
- Etc.
L’erreur trop fréquemment rencontrée consiste à développer un raisonnement géométrique, thèse – antithèse et synthèse, au terme duquel le candidat n’a pas pris position suscitant ainsi involontairement la frustration du jury, lequel n’a de cesse alors de pousser l’élève dans ses retranchements afin qu’il prenne nettement, clairement position.
Le candidat redoutant le piège, celui du désaccord avec le jury et plus grave encore celui de mécontenter le jury, se fige la plupart du temps dans des tergiversations, des circonvolutions oratoires très improductives !
Comment échapper à ce dilemme ? La recommandation est triple :
> Exposer les enjeux philosophiques, moraux, humains, politiques
> Ne pas épouser des prises de positions « politiques »
> Partir du réel : « Et si mon meilleur ami m’apprenait qu’il est "gay" » ; « Et si le père de ma meilleure amie avait décidé de pratiquer des petits boulots utiles à la société plutôt que de rester enfermé sans rien faire », etc.
Il s’agit de réfléchir à partir du réel, de se poser les questions de savoir ce que je dirais à cet homme, à sa fille, à mon meilleur ami. Il s’agit ici, sans pathos, ni artifice d’aller vers la compréhension de l’humain, vers le respect, lesquels n’excluent pas de proposer des solutions concrètes…