Le point sur les questions d’ordre personnel, les faits marquants
- De quoi êtes-vous le plus fier ?
- Décrivez une expérience marquante
- Quel pays étranger pourriez-vous nous conseiller pour nos prochaines vacances ?
a. Les réponses fréquemment apportées aux jurys et leurs limites
Préparés ou non, les candidats font appel plus à leurs souvenirs émotionnels qu’à des actions, des faits, des résultats. Ce qui peut donner des affirmations de ce type :
- « J’ai réalisé seul (e) l’ascension d’un pic dans les Alpes alors que mes parents ont préféré renoncer pour rester avec mon petit frère…. »
- « Durant 6 mois pendant l’hiver, j’ai participé une nuit par semaine aux maraudes d’une association humanitaire pour secourir des sans – abri. »
- « J’ai tellement adoré mon dernier séjour à l’Ile Maurice que je serais heureux (se) de vous vous convaincre d’y passer une semaine…. »
Cette introduction est généralement suivie d’une description linéaire des faits sans nécessairement toute la pertinence du choix des actions et des situations décrites. Il ne s’en dégage pas une information suffisamment précise des atouts, des qualités, des compétences du candidat. La raison en est très souvent la charge émotionnelle – légitime – qui accompagne l’évocation de souvenirs familiaux. Dans le même esprit, il est fréquent que les candidats occultent des initiatives personnelles, des réalisations en fonction du référentiel culturel : « Il n’y a pas de quoi se vanter d’avoir aidé son prochain : c’est normal ! » Dans un autre domaine : « Travailler, se préparer à la vie professionnelle fait partie des obligations : il est normal que tu réalises plusieurs stages à l’étranger…. ». « Si tu veux gagner ta place au Conservatoire de musique, tu dois faire beaucoup plus d’exercices de piano ; tu sortiras avec tes ami (e) plus tard…. » La conséquence possible de ces filtres moraux et ou culturels réside dans l’occultation ou la minoration des actions réalisées, du comportement face à des situations nouvelles, imprévues et des résultats obtenus.
b. Objectif de votre intervention, effets à obtenir
-> c’est-à-dire quel message transmettre au jury
-> c’est-à-dire quelles qualités le jury va-t-il découvrir :
« Par l’exemple concret que je choisis, je veux que le jury retienne que je suis, par exemple :
- entreprenant
- responsable, appréciant les risques
- humain et efficace
- observateur et organisateur
- centré sur mes objectifs
- restant ouvert à mon environnement
- Etc. »
Le jury attend de vous des informations lui permettant d’envisager avec le maximum de certitudes votre comportement pendant les trois ou quatre années de scolarité sur le campus et dans les entreprises pendant vos stages. Vous avez entre 25 et 45 minutes pour concentrer l’essentiel vos réalisations, projets, compétences, qualités et valeurs. Vous ne pouvez pas improviser. Les managers qui constituent le jury refuseront de prendre des risques pour l’école : ils veulent être sûrs de leur décision ; ils attendent de vous des informations claires, pertinentes, engageantes.
c. Eléments méthodologiques
-> Choix de l’événement, des actions réalisées, des moments intenses vécus, etc.
- Sans filtre moral ou rationnel aucun, lister les actions réalisés, les faits auxquels vous avez participé, les évènements auxquels vous avez contribué, les moments intenses que vous avez vécus, que vous ayez été agissant, actif, ou médiateur, facilitateur ou encore réceptif, spectateur.
- Pour chacune de ses séquences, procédez comme suit
> Le contexte, les circonstances, l’environnement
> L’enjeu, l’objectif, le résultat attendu
> Votre projet et surtout, votre action, votre rôle, votre façon de faire, de procéder face à aux obstacles, avec ou contre les autres, votre place dans le groupe
> Le résultat obtenu quantitativement et qualitativement pour les autres et aussi pour vous : ce que vous avez apporté aux autres, ce que cette action, ce projet vous a apporté, ce que vous en retenez pour vous-même et l’avenir. - Hiérarchiser les actions, interventions, initiatives et moment vécus en fonction de leur importance à vos yeux et de leur pertinence dans la perspective de l’admission dans les écoles de management.
- Si toutefois l’approche proposée vous rebutait, vous pouvez aussi, si vous avez une connaissance et une appréciation juste et précise de vous-même, vous posez la question suivante :
> Qu’est-ce qui est essentiel pour moi ?
> En quoi mon action a été importante, décisive ?
> Quelle a été ma contribution réelle dans la réussite du projet, de l’action, des difficultés rencontrées ?
> Quelle place, quel rôle ai-je eu dans le groupe ?
-> Présentation de la sélection des actions qui vous caractérisent le plus
En reprenant l’articulation et le cheminement présentés plus haut :
> Le contexte, les circonstances, l’environnement
> L’enjeu, l’objectif, le résultat attendu
> Votre projet et surtout, votre action, votre rôle, votre façon de faire, de procéder face à aux obstacles, avec ou contre les autres, votre place dans le groupe
> Le résultat obtenu quantitativement et qualitativement pour les autres et aussi pour vous : ce que vous avez apporté aux autres, ce que cette action, ce projet vous a apporté, ce que vous en retenez pour vous-même et l’avenir.
En tenant compte des principes narratifs suivants :
> Le principe majeur consiste à aller du particulier au général et non l’inverse comme trop souvent
* Partez du vivant pour ensuite le cas échéant dégager des leçons, des enseignements utiles à votre vie, votre action présente et/ou future
> Le second principe réside dans la capacité à démontrer plutôt qu’à affirmer
* Si vous affirmez que vous êtes « courageux » vous serez plutôt en position de vous justifier : « parce que j’ai fait ceci, j’ai réalisé cela… » Vous êtes de plus projeté dans le passé plutôt que tourné vers l’avenir…
> Le troisième principe à vivre ce que vous exprimez ici et maintenant
* Passer du mode « J’ai fait ceci, j’ai réussi cela… » à « Pour réussir une ascension, le plus important c’est… » « L’enjeu est de trouver une solution d’hébergement… plusieurs solutions sont possibles, la plus réaliste, c’est de…. »
* Soyez ainsi dans le temps présent, celui de l’action, de la réflexion, des émotions et sentiments. C’est aussi le temps de l’échange, du partage possible ou non avec le jury : il ne montrera pas qu’il apprécie vos déclarations !
> Le quatrième principe consiste à rendre le jury intelligent, encore plus intelligent…
* Plutôt que d’affirmer vos qualités, laisser les lui découvrir par la description de vos actions, initiatives et réflexions personnelles
> Le cinquième principe tient au lien fort avec d’autres thèmes et sujets de votre intervention, de votre présentation : projet professionnel, expérience marquante, projet de vie, etc.
* Vous pourrez réaliser ces transitions, enchaînements, ces rebonds aussi à la suite d’une question imprévue, d’une remarque inopinée du jury au terme de votre préparation des autres thèmes à préparer et qui vont suivre…