Vivre en communauté n’a rien de spontané pour un individu, qui doit surmonter son individualisme, accepter la présence d’autrui et les compromis que cela implique. On trouve ainsi dans toute communauté des moyens plus ou moins coercitifs pour défendre le corps social : pression du regard d’autrui, blâme, ostracisme, opprobre, mise au ban, tyrannie de la majorité, sanction légale…
Dès lors, rien d’étonnant à ce que toutes les communautés contrôlent les individus et que certaines les oppriment. Le despotisme, le totalitarisme, la manipulation de groupe, l’obscurantisme, autant d’actes de régimes qui font le choix de réduire la singularité individuelle à une quantité négligeable afin de perdurer. La question est alors de savoir dans quelle mesure il faut défendre les individus contre la communauté et la communauté contre les individus, à moins de réussir à concilier l’épanouissement individuel et l’épanouissement de la communauté...