La tragédie grecque atteint son apogée au Ve siècle avant J.-C. avec Eschyle, Sophocle et Euripide. Les origines du genre font l’objet de discussion entre spécialistes. Par son étymologie, la tragédie renvoie à un rituel religieux ou à un spectacle satyrique. En grec, « tragos » désigne le bouc et « ode » le chant. S’agissait-il d’un chant exécuté par des hommes déguisés en bouc ou d’un chant ayant lieu à l’occasion du sacrifice d’un bouc ? Quoi qu’il en soit, il semble acquis que la tragédie se rattache au dithyrambe, chant traditionnel donné en l’honneur de Dionysos. L’introduction de parties dialoguées et d’acteurs aurait transformé ce chant religieux en un acte de théâtre. S’explique ainsi la structure de la tragédie grecque, dans laquelle alternent les chants et danses du chœur, de leur chef le coryphée, et les prises de parole des acteurs.
Eschyle est né en 525 av. J.-C. à Éleusys. Chronologiquement parlant, c’est le premier des trois grands tragiques grecs. Contemporain de la montée en puissance d’Athènes, lui-même soldat lors des guerres médiques, il met en scène le destin d’individus qui ne se séparent guère du groupe auxquels ils appartiennent, si bien que pèsent sur les individus les fautes de leurs ancêtres, comme on le voit bien dans Les Sept contre Thèbes. Si son théâtre véhicule une conception relativement archaïque des rapports entre l’individu et la communauté, il permet toutefois de soumettre au public athénien des problèmes de justice et de droit en les mettant en scène. Pelasgos devait-il accueillir les Danaïdes ? Ces dernières ont-elles raison de fuir les hommes ?