1)
a) Intégration par parties (IPP)
Formule d'IPP pour une primitive : ∫u′(x)v(x)dx=u(x)v(x)−∫u(x)v′(x)dx.
Formule d'IPP pour une intégrale: ∫bau′(x)v(x)dx=[u(x)v(x)]ba−∫bau(x)v′(x)dx.
Une primitive est une fonction alors qu'une intégrale est un nombre positif ou négatif.
b) Exemples :
Calculons une primitive de f(x)=xe−x. On choisit u′(x)=e−x et v(x)=x. Donc u(x)=−e−x et v′(x)=1.
La formule d'IPP donne : F(x)=∫xe−xdx=u(x)v(x)−∫u(x)v′(x)dx=−e−xx−∫−e−xdx
F(x)=−xe−x+∫e−xdx=−xe−x−e−x=−(x+1)e−x.
Remarque : on peut vérifier le résultat en dérivant F. On trouve bien F′=f donc F est bien une primitive de f.
Calculons l'intégrale I=∫e1ln(x)dx.
On choisit u′(x)=1 et v(x)=ln(x). Donc u(x)=x et v′(x)=1/x.
D'après la formule d'IPP pour les intégrales, on a :
I=[xln(x)]e1−∫e1x1xdx=eln(e)−1ln(1)−∫e11dx=e−(e−1)=1.
2) a) La formule de changement de variable.Le but est de réécrire l'intégrale sous une autre forme de façon à ce que la nouvelle intégrale soit plus simple à calculer.
La méthode est la suivante.
- On définit u=φ(t), t étant l'ancienne variable d'intégration et u la nouvelle.
- On dérive l'égalité précédente pour obtenir : du=φ′(t)dt et on exprime dt en fonction de u et du.
- On réécrit l'intégrale en fonction uniquement de la nouvelle variable u et on change les bornes.
b) Exemples :
On veut calculer I=∫10e4te2t+1dt. On ne voit pas de primitive de la fonction à intégrer.
- On décide de poser u=e2t.
- On a alors du=2e2tdt (car (e2t)′=2e2t). Donc dt=du2e2t=12udu car e2t=u.
- Lorsque t=0 alors u=e2×0=1. Lorsque t=1 alors u=e2×1=e2.
L'intégrale s'écrit I=∫10e4te2t+1dt=∫e21u2u+112udu=12∫e21u1+udu.
Pour calculer l'intégrale, on décompose la fraction :
u1+u=1+u−11+u=1−11+u
On a alors ∫e21u1+udu=∫e211du−∫e2111+udu=[u]e21−[ln(1+u)]e21=e2−1−ln(1+e2)+ln(2).
Donc I=12(e2−1−ln(1+e2)+ln(2)).
3) Primitive de fractions rationnelles.
Le principe général est de faire une DES de la fraction. Pour les éléments de deuxième espèce du type 1ax2+bx+c avec un dénominateur à discriminant <0, on met sous forme canonique ax2+bx+c=α(1+u2) et on se ramène à l'aide d'un changement de variable affine à une primitive en arctangente.
Pour des éléments de deuxième espèce du type dx+eax2+bx+c on fait apparaître la dérivée du dénominateur au numérateur.
4) Primitive de polynômes trigonométriques.
Il s'agit de somme d'expression du type cosp(x)sinq(x) avec p et q des entiers naturels
Plusieurs cas sont à envisager.
1er cas) si (q est impair et p quelconque) alors on fait le changement de variable y=cos(x).
Exemple :
A(x)=∫cos2(x)sin3(x)dx
A(x)=∫cos2(x)sin2(x)sin(x)dx
A(x)=∫cos2(x)(1−cos2(x))sin(x)dx.
Posons y=cos(x). Alors dy=−sin(x)dx.
On a donc A(y)=−∫y2(1−y2)dy=−∫(y2−y4)dy=−y33+y55=−cos3(x)3+cos5(x)5.
Remarque : lorsqu'on fait un changement de variable dans une primitive, ne pas oublier de revenir à la variable initiale. Ici, il faut revenir en x c'est-à-dire remplacer y par cos(x).
2ème cas) si (p est impair et q quelconque). C'est le même principe mais ici on fait le changement de variable y=sin(x).
3ème cas) Si p et q sont pairs, il faut linéariser l'expression cosp(x)sinq(x).
Pour linéariser :
- Soit on utilise des formules de trigonométrie si les puissances ne sont pas trop élevées.
Exemple. Calculer I=∫π20cos2(x)dx (ici p=2 et q=0).
Une formule de trigonométrie donne cos(2x)=2cos2(x)−1 donc cos2(x)=12(1+cos(2x)).
Donc I=12∫π20(1+cos(2x))dx=π4. - Si les puissances p et q sont élevées alors on linéarise à l'aide des formules d'Euler : cos(x)=12(eix+e−ix) et sin(x)=12i(eix−e−ix).
5) Primitive de fractions rationnelles en cos(x) et sin(x).
Il s'agit d'un quotient de deux polynômes trigonométriques.
La méthode appelée règle de Bioche repose sur un changement de variable. Notons f la fonction à intégrer.
a) Lorsque l'expression à intégrer est impaire c'est-à-dire f(−x)=−f(x) alors on fait le changement de variable y=cos(x). Comme dy=−sin(x)dx, il faut faire apparaître la quantité sin(x)dx.
Exemple : calculer ∫1sin(x)dx. La fonction 1sin(x) est impaire. Pour faire apparaître la quantité sin(x)dx, on multiplie le numérateur et le dénominateur par sin(x).
A(x)=∫1sin(x)dx=∫sin(x)sin2(x)dx=∫sin(x)1−cos2(x)dx.
On fait le changement de variable y=cos(x).
A(x)=−∫11−y2dy.
La fonction 11−y2 est une fraction rationnelle. Elle se décompose en éléments simples (DES) :
11−y2=12(11−y+11+y).
Donc A(x)=−12∫11−ydy−12∫11+ydy=12ln|1−y|−12ln|1+y|=12ln|1−y1+y|.
En revenant à la variable initiale :
A(x)=12ln|1−cos(x)1+cos(x)|=12ln|2sin2(x/2)2cos2(x/2)|=ln|tan(x/2)|.
b) Lorsque l'expression à intégrer vérifie f(π−x)=−f(x) alors on fait le changement de variable y=sin(x). Comme dy=cos(x)dx, il faut faire apparaître la quantité cos(x)dx.
c) Lorsque l'expression à intégrer est π-périodique c'est-à-dire f(t+π)=f(t) alors on fait le changement de variable y=tan(x). Comme dy=(1+tan2(x))dx ou dy=1cos2(x)dx, il faut donc faire apparaître la quantité (1+tan2(x))dx ou dy=1cos2(x)dx.
d) Si l'une des trois règles ci-dessus ne s'applique pas alors on effectue le changement de variable t=tan(x/2). Ce changement de variable transforme la fonction à intégrer en une fraction rationnelle en t grâce aux formules de trigonométrie :
tan(x)=2t1−t2, cos(t)=1−t21+t2 et sin(x)=2t1+t2.