1) Méthode.
On veut résoudre α(x)y′+β(x)y=γ(x).
- 1ère étape : On met éventuellement l'équation sous forme résolue c'est-à-dire le coefficient devant y′ est égal à 1. On détermine le ou les intervalles de résolution.
Sur un intervalle sur lequel la fonction x↦α(x) ne s'annule pas, l'équation à résoudre est équivalente en divisant par α(x) :
(E):y′+a(x)y=b(x) (avec a(x)=β(x)α(x) et b(x)=γ(x)α(x)).
- 2ème étape : On résout (E0):y′+a(x)y=0, l'équation homogène associée, sur chaque intervalle de résolution I. Les solutions de (E0) sont données par x∈I↦λe−∫a(x)dx avec λ une constante réelle.
- 3ème étape : On cherche une solution particulière de (E). Trois possibilités :
- La solution particulière est évidente.
- On utilise le principe de superposition des solutions. Si le second membre est compliqué et se décompose en λ1b1(x)+λ2b2(x) alors le principe de superposition des solutions nous dit que si y1 est une solution de l'équation (E1):y′+a(x)y=b1(x) et y2 est une solution de l'équation (E2):y′+a(x)y=b2(x) alors la fonction x↦λ1y1(x)+λ2y2(x) est une solution de l'équation (E).
- On utilise la méthode de variation de la constante qui consiste à chercher une solution particulière de (E) sous la forme y(x)=μ(x)y0(x) avec y0(x) une solution de (E0). On a alors μ=∫b(x)y0(x)dx.
- 4ème étape : On écrit l'ensemble des solutions de (E). La théorie nous dit que les solutions de (E) s'obtiennent en additionnant toutes les solutions de (E0) et une solution particulière de (E).
2) Exemple
a) On considère (E):(x−1)y′+xy=x.
- 1ère étape : (E0) est une EDL du premier ordre homogène mais elle n'est pas sous forme résolue.
La fonction x↦x−1 s'annule en 1.
On considère l'intervalle I=]−∞,1[ ou I=]1,+∞[.
Sur I, l'équation s'écrit sous forme résolue: (E):y′+xx−1y=xx−1.
- 2ème étape : on résout l'équation homogène associé : (E0):y′+xx−1y=0.
On cherche sur I, une primitive de la fonction a:x↦xx−1.
On a A(x)=∫xx−1dx =∫x−1+1x−1dx =∫(1+1x−1)dx =x+ln|x−1|.
Les solutions de (E0) sur I sont les fonctions y(x)=λe−A(x) =λe−(x+ln|x−1|) =λe−x|x−1| avec λ∈R.
On peut enlever les valeurs absolues selon que I=]−∞,1[ ou I=]1,+∞[.
Sur l'intervalle I=]−∞,1[, y(x)=λe−x1−x.
Sur l'intervalle I=]1,+∞[, y(x)=λe−xx−1.
- 3ème étape : une solution particulière évidente est x↦1.
- 4ème étape : Sur l'intervalle I=]−∞,1[, les solutions de (E) sont les fonctions y(x)=1+λe−x1−x.
Sur l'intervalle I=]1,+∞[, les solutions de (E) sont les fonctions y(x)=1+λe−xx−1.
b) On considère (E):(x−1)y′+xy=7x−135(x−1)e−x.
L'équation sous forme résolue est (E):y′+xx−1y=7xx−1−135e−x sur l'intervalle I=]−∞,1[ ou I=]1,+∞[.
L'équation homogène associée est la même que dans l'exemple précédent. On utilise le principe de superposition des solutions pour chercher une solution particulière de (E).
On définit les équations (E1):y′+xx−1y=xx−1 et (E2):y′+xx−1y=e−x.
Nous avons déjà vu que y=1 est une solution particulière de (E1).
Cherchons une solution de (E2) par la méthode de variation de la constante. Posons y0(x)=e−x|x−1| sur l'intervalle I=]−∞,1[ ou I=]1,+∞[.
On cherche une solution particulière sous la forme yp=μy0 avec μ une fonction dérivable. En injectant dans l'équation (E2), on a μ(x)=∫b(x)y0(x)dx avec b(x) le second membre de (E2).
C'est-à-dire μ(x)=∫e−xe−x|x−1|dx=ϵ∫(x−1)dx avec ϵ=1 si on est dans l'intervalle ]1,+∞[ car |x−1|=x−1 et ϵ=−1 si on est dans l'intervalle ]−∞,1[ car |x−1|=−x+1.
On a donc μ(x)=ϵ(x−1)22. Donc yp(x)=ϵ(x−1)22×ϵe−x(x−1) =12(x−1)e−x.
D'après le le principe de superposition des solutions, la fonction x↦7−1352(x−1)e−x est une solution particulière de (E).
Sur l'intervalle I=]−∞,1[, les solutions de (E) sont les fonctions y(x)=7−1352(x−1)e−x + λe−x1−x.
Sur l'intervalle I=]1,+∞[, les solutions de (E) sont les fonctions y(x)=7−1352(x−1)e−x+λe−xx−1.