L’idée d’une nécessaire prise en compte de la « diversité » par les politiques publiques, les pratiques sociales, culturelles ou professionnelles occupe depuis une vingtaine d’années une place croissante dans les préconisations des organismes internationaux ; certaines injonctions concernent l’école.

La notion de diversité renvoie à l’hétérogène. Et, selon Michel Wieviorka, c’est « une notion à géométrie variable » (Wieviorka, 2008), qui rencontre deux types de préoccupations : les demandes de reconnaissance par des individus de leurs spécificités (culturelles, physiques, etc.) et la lutte contre les discriminations.

Cependant, la perception de la « diversité » à l’école s’est modifiée pour au moins trois raisons :

  1. la transformation du public scolaire suite à la massification ;
  2. le lien établi entre échec scolaire et élèves issus de l’immigration ;
  3. la prescription de la mise en place d’une éducation inclusive.

Les origines du mouvement qui a favorisé la formulation de l’injonction à prendre en compte la diversité à l’école sont cependant à rechercher hors de l’école.

En France, la diversité est d’abord associée au thème des discriminations (Fassin & Halpérin, 2008) et aux conflits mémoriels. La Loi de 1972 relative à la lutte contre le racisme, puis celle de 1990, dite Loi ­Gayssot, souhaitent réprimer tout acte raciste, antisémite ou xénophobe. Le début du XXIe siècle se montre prolixe avec de nombreuses lois contre les discriminations et pour la reconnaissance de mémoires traumatiques.

La loi du 11 février 2005 pour « l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées », accentue le lien entre diversité et individu, ainsi que l’importance accordée à la dimension tant physiologique que cognitive de la diversité.

Dans le référentiel de 2010 qui accompagne la réforme de la formation des maîtres introduisant un recrutement au niveau du master, la compétence « Prendre en compte la diversité des élèves » enrichit le contenu de 2006. Parmi les nouveautés significatives, se trouve la référence aux neurosciences en plus de celle à la psychologie cognitive, comme ressources pour aider à conduire des apprentissages différenciés.