Les métiers dans les secteurs de l’éducation et de la formation, de l’insertion et de l’orientation, du travail social et du soin auraient besoin d’une appellation commune. Certains proposent « métiers adressés à autrui » (Maubant & Piot, 2011 ; Maubant, 2013), d’autres « métiers de la relation » (Demailly, 2013) ou encore « métiers de l’interaction humaine » (Tardif & Lessard, 1999 ; Beckers, 2007).

Les métiers de la relation, adressés à autrui, correspondent souvent à une vocation et sont principalement vécus comme un moyen d’accomplissement et/ou une possibilité d’aider l’autre. Ces professions ont été définies comme des activités transdisciplinaires d’aide ou d’accompagnement de personnes en situation de vulnérabilité. Ils ont pour contexte particulier les milieux sociaux, sanitaires et éducatifs, relevant de dispositifs publics, communautaires ou privés.

Depuis ces dernières années, et particulièrement dans les métiers tels que celui d’enseignant, de formateur, de soignant, de travailleur social, de conseiller… d'importants changements d’ordre structurel, organisationnel et technologique ont eu lieu. Ces professions sont désormais organisées en fonction de référentiels d’activités et de compétences, et ceci afin d’apporter plus de clarification et de formalisation. C’est aussi la recherche d’une meilleure efficacité au travail.

Dans les activités adressées à autrui, il est nécessaire de bien comprendre les caractères spécifiques des situations données, chacune étant particulière. Les épreuves relationnelles que l’on peut rencontrer tant dans l’éducation que dans le soin, permettent de saisir les différentes facettes d’une « éthique de l’altérité » selon Mireille Cifali.

Certaines théories du management reviennent sur la part affective pour ne retenir que la « compétence », privilégiant des maîtrises et des solutions techniques.

Et si la bienveillance et l’empathie ou encore la sollicitude sont des buts pas toujours atteints, il est important de rappeler, avec Ricœur, la possibilité de « compensation de l’inégalité de puissance par la réciprocité de l’échange ». « Vivre une vie bonne, avec et pour autrui, dans des institutions justes » : c'est par cette formule que Ricœur présentait souvent sa « petite éthique ». La visée éthique est « avec et pour l'autre ».