Les implicatures sont des inférences que l’on tire par défaut en raisonnant à partir du sens d’une phrase, d’hypothèses sur le contexte et des « règles du jeu » de la conversation.

La notion d’implicature repose sur l’idée qu’en s’exprimant, un locuteur en dit généralement plus que ce que disent ses phrases. Cela conduit à distinguer ce qui est dit :

  • le sens conventionnel, voire littéral et qui correspond au sens de la phrase ;
  • le sens communiqué, soit le sens visé par le locuteur et qui correspond ainsi au sens effectif de l’énoncé.

Les implicatures conversationnelles font partie du sens communiqué et visé, et relèvent en ce sens du domaine de la pragmatique du langage.

Les implicatures font intrinsèquement partie de la communication langagière qui est un processus rationnel et coopératif. Dans un échange verbal, les locuteurs sont en effet naturellement attachés à ce que la communication réussisse. Pour que cet objectif soit réussi, un principe, nommé « principe de coopération » doit être appliqué.

Le principe de coopération a été théorisé par le philosophe du langage Paul Grice qui est parti du constat que la communication langagière est un processus rationnel et coopératif.

En pratique, la coopération dans la communication consiste à se conformer à une série de règles, des maximes (soit des petits commandements que l’on s’assigne à soi-même) qui organisent et disciplinent le mécanisme de la conversation.

Ces maximes conversationnelles concernent les aspects de :

  • la quantité : « que votre contribution soit aussi informative que nécessaire » / « que votre contribution ne soit pas plus informative que nécessaire »
  • la qualité : « ne dites pas ce que vous croyez être faux » / « ne dites pas ce que vous n’avez pas de raisons suffisantes de considérer comme vrai »
  • la relation : « soyez pertinents »
  • la manière : « évitez de vous exprimer de manière obscure » / « évitez l’ambiguïté » / « soyez bref » / « soyez ordonné »