La phonologie repose sur un principe majeur : le principe d’opposition. Ce principe est par ailleurs utilisé dans d’autres domaines des sciences du langage, comme la sémantique lexicale.
L’unité caractéristique de la phonologie, le phonème, ne signifie rien en tant que tel (il n’a ni valeur sémantique, ni valeur grammaticale) : son rôle est de distinguer entre elles deux formes, selon le principe d’opposition.
Les oppositions entre phonèmes forment un système dans lequel on observe des phénomènes de régularité.
Ces oppositions peuvent être « proportionnelles » ou « isolées ».
Dans une opposition proportionnelle, plusieurs paires de phonèmes s’opposent sur la base des mêmes traits. Par exemple, les phonèmes consonantiques s’opposent sur la base du trait de sonorité (sourd – sonore).
Les oppositions isolées sont les seules à reposer sur un certain trait. Elles sont plus rares que les oppositions proportionnelles. Prenons l’exemple de l’opposition de durée vocalique /ɛ/ ~/ɛː/ (mettre ≠ maître), qui était relativement standard au cours du XXe siècle. Si on admet un système phonologique dans lequel ces phonèmes vocaliques sont les seuls à s’opposer sur le critère de la durée vocalique, on considère que l’opposition /ɛ/ ~/ɛː/ est isolée.