A l’origine de la découverte freudienne de l’inconscient, il y a la parole et ses troubles. Neurologue de formation, Freud étudiait les cas d’aphasie et d’hystérie. Puis en élevant la psychanalyse au rang de discipline et en élaborant la règle de l’association libre en cure, Freud est à l’origine d’une véritable révolution en sciences humaines. Ce n’est plus le pratiquant qui détient le savoir mais le patient dans son inconscient. Mais pour lui, la parole en tant que tentative de verbalisation du mal être n’est pas qu’un simple outil thérapeutique, elle marque également notre premier pas dans la civilisation comme en témoigne cet aphorisme :
« Le premier homme à jeter une insulte plutôt qu’une pierre est le fondateur de la civilisation. »
Ici, la parole dépasse sa fonction d’outil de communication pour devenir tissu et même fondement du vivre ensemble. La parole a permis de transposer nos instincts et nos pulsions animales. Depuis l’homme est entré en lutte contre lui-même semble indiquer le psychanalyste. Étrangement, si la parole est centrale chez Freud, son rôle fondamental n’a été mis en lumière que plus tard par Jacques Lacan, notamment dans son Discours de Rome.