Ferdinand de Saussure introduit la notion de signe linguistique dans son Cours de linguistique générale (1906-1910, édité par ses élèves en 1916). Le signe linguistique est formé par l’association d’un signifiant et d’un signifié. Le signifiant concerne la partie matérielle du signe : graphie ou image acoustique (suite de phonèmes). Le signifié concerne le concept ou l’idée représentée par le signe.

Le lien entre le signifiant et le signifié est arbitraire et ne relève pas de la logique : il n’existe, par exemple, aucun rapport entre le mot « cheval » et le concept de cheval. D’ailleurs, un même concept peut être représenté par des signifiants différents dans d’autres langues : horse en anglais.

Une fois établi, le lien entre mot et concept s’impose durablement aux usagers de la langue et est partagé par l’ensemble d’une même communauté linguistique.

Certains signes paraissent toutefois moins arbitraires que d’autres. C’est le cas des onomatopées qui imitent des sons réels : tic tac, boum… Mais cette imitation reste approximative et conventionnelle. La représentation des cris d’animaux varie ainsi d’une langue à l’autre : les coqs français font « cocorico », les coqs allemands « kikeriki », les coqs anglais « cock-a-doodle-do », les coqs vietnamiens « ò-ó-o-o », etc.

Le temps peut toutefois modifier les signes linguistiques et entraîner des changements phonétiques et sémantiques.

Le signe linguistique est doublement articulé :

  • au niveau des morphèmes (les plus petites unités porteuses de sens) ;
  • au niveau des phonèmes (unités ayant pour fonction de distinguer les morphèmes entre eux).

Le signe linguistique avec son principe de double articulation est spécifiquement humain : la double articulation ne concerne pas les communications animales.