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Les limites de la parole

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Les limites de la liberté d’expression

En France, la liberté d’expression est consacrée par l’article 11 de la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 en ces termes : 

« La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme, tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. » 

Néanmoins la liberté d’expression doit impérativement respecter autrui. Voici une liste non exhaustive des abus que la loi française sanctionne :

  • Les diffamations, les insultes
  • La violation d’un secret professionnel
  • La transmission sans son consentement d’images d’une personne prises dans un lieu privé
  • La diffusion ou la reproduction de fausses nouvelles
  • La publication de tout acte de procédure correctionnelle avant qu’il n’ait été lu en audience publique
  • L’incitation à commettre certains crimes ou délits
  • Les diffamations et injures envers les personnes en raison de leur appartenance, réelle ou supposée, à une nation, une ethnie, une race ou une religion déterminée

Quand les mots manquent…

« Nous sommes des êtres de langage et néanmoins la parole ne peut pas tout dire », Pierre Legendre

La parole ne peut traduire l’intégralité de nos pensées et de nos sentiments. S’ils accentuent nos paroles, les gestes, parfois, la remplacent. Parfois aussi, lorsque les émotions nous envahissent, la parole fait défaut. Dans Les Fausses Confidences, acte III, scène 12, Dorante exprime ainsi à Araminte son incapacité à formuler ses pensées : 

« Madame…j’ai autre chose à dire…je suis si interdit, si tremblant que je ne saurais parler.» 

Dans Jadis et Naguère, Verlaine décrit également cette incapacité de la parole : 

« Quand les grands yeux, de qui les astres sont émules, / Abaissent jusqu’à nous leurs aimables rayons, […] / Lors je tombe en extase et reste sans parole, / Sans vie et sans pensée, éperdu, fou, hagard, / Devant l’éclat charmant et fier de ton regard ».

N’y a-t-il pas de plus dans la retranscription de nos émotions les plus fortes, de nos sentiments les plus complexes, fatalement, une forme de déperdition, d’affaiblissement ?

Qu’en est-il de la réception de la parole ?

Si parler permet de tisser des liens, la diversité des langues semble créer des barrières comme le présente l’épisode de la tour de Babel dans l’Ancien Testament à travers la punition divine de notre orgueil. Pourtant même avec une langue unique, il y aurait des conflits : communiquer ne signifie pas s’entendre. De plus, à travers l’apprentissage des langues, nous apprenons aussi la culture d’un autre peuple et donc, d’une certaine manière, la tolérance.

Au-delà de la diversité des langues et outre l’incapacité de la parole à exprimer l’intégralité de nos émotions, la parole ne peut pas non plus tout dire et ses limites se trouvent également du côté du récepteur. Comme l’écrit Montaigne :

« La parole est moitié à celui qui parle, moitié à celui qui l'écoute. »

Parler, c’est être entendu et donc compris. Or, les intentions et les interprétations sont infinies.

Créer l’accord, c’est trouver les mots justes, non pas toujours ceux qui pourront au mieux s’adapter à notre pensée mais qui trouveront aussi chez les autres leur résonance à travers leur niveau de langue, leur degré d’acceptation ainsi que leur histoire et leur culture…

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