Puisque les linguistes s’accordent pour dire que l’on pense comme l’on parle, cela implique que la parole et la langue structurent notre pensée. De là, les deux linguistes Sapir et Whorf vont élaborer une hypothèse : parce que la langue est faite de règles et de codes qui sont transmis de génération en génération, une communauté linguistique est également une communauté culturelle.
Mais ils vont plus loin, en avançant l’idée que la langue influencerait nos pensées et donc nos comportements. Les langues conditionneraient notre vision du monde. Certains ont vu dans cette approche une sorte de déterminisme linguistique et l’hypothèse de Sapir et Whorf est encore débattue.
Pourtant, dans sa version simplifiée, cette hypothèse est vérifiable : le travail mené par nos gouvernements successifs pour féminiser les métiers, le recours systématique aux euphémismes et/ou périphrases (les gens de petite taille, les personnes de couleur) ne sont-ils pas la preuve que pour changer les mentalités, il faut commencer par changer la langue ?