Le XVIIe apparaît comme le siècle du théâtre.
La première moitié du siècle est marquée par le théâtre baroque. Il remet en cause la distinction entre comédie et tragédie, et offre le plus souvent une intrigue ponctuée de multiples péripéties exprimées au moyen de nombreux registres. Les personnages baroques ont des comportements qui enrichissent considérablement l’aspect spectaculaire de la représentation, surtout lorsqu’ils livrent leurs émotions et expriment leur passion.
Les auteurs baroques refusent le langage soutenu et usent d’une langue qui devient de plus en plus libre et brutale. De même, la bienséance laisse parfois place à des scènes particulièrement meurtrières et sanguinaires.
L’illusion et le rêve deviennent des constantes majeures dans le théâtre baroque comme dans La Vie est un songe (1633) de Calderon de la Barca (1600-1681). Cette pièce met en scène le prince Sigismond, enfermé à cause de sa brutalité. La nuit, il fait des rêves de tyran, au réveil, il ne sait plus s’il est dans la réalité ou dans l’illusion.
« Moi, je rêve que je suis ici, chargé de ces fers, et j’ai rêvé que je me voyais dans une autre condition plus flatteuse. Qu’est-ce que la vie ? – Une fureur. Qu’est-ce que la vie ? – Une illusion, une ombre, une fiction. » (deuxième journée, scène 2).
La deuxième moitié du siècle est caractérisée par le théâtre classique.
La tragédie est considérée comme le genre noble par excellence. Elle met en scène des personnages illustres confrontés à des forces qui les dépassent. Elle est soumise à des règles strictes propres au classicisme et inscrites dans la tradition d’Aristote.
La comédie représente des personnages et des situations beaucoup plus communs. Sa fonction est de faire rire et de corriger les mœurs.
Se situant entre tragédie et comédie, la tragi-comédie apparaît dès le XVIIe siècle. Elle propose une intrigue moins grave que dans la tragédie et connaît souvent une fin heureuse. Exemple de tragi-comédie : L’Illusion comique (1635) de Pierre Corneille (1606-1684).