Retour

Le théâtre aux XVIIe et XVIIIe siècles

🎲 Quiz GRATUIT

📝 Mini-cours GRATUIT

Le théâtre au XVIIe siècle

Le XVIIe apparaît comme le siècle du théâtre.

La première moitié du siècle est marquée par le théâtre baroque. Il remet en cause la distinction entre comédie et tragédie, et offre le plus souvent une intrigue ponctuée de multiples péripéties exprimées au moyen de nombreux registres. Les personnages baroques ont des comportements qui enrichissent considérablement l’aspect spectaculaire de la représentation, surtout lorsqu’ils livrent leurs émotions et expriment leur passion.

Les auteurs baroques refusent le langage soutenu et usent d’une langue qui devient de plus en plus libre et brutale. De même, la bienséance laisse parfois place à des scènes particulièrement meurtrières et sanguinaires.

L’illusion et le rêve deviennent des constantes majeures dans le théâtre baroque comme dans La Vie est un songe (1633) de Calderon de la Barca (1600-1681). Cette pièce met en scène le prince Sigismond, enfermé à cause de sa brutalité. La nuit, il fait des rêves de tyran, au réveil, il ne sait plus s’il est dans la réalité ou dans l’illusion.

« Moi, je rêve que je suis ici, chargé de ces fers, et j’ai rêvé que je me voyais dans une autre condition plus flatteuse. Qu’est-ce que la vie ? – Une fureur. Qu’est-ce que la vie ? – Une illusion, une ombre, une fiction. » (deuxième journée, scène 2).

La deuxième moitié du siècle est caractérisée par le théâtre classique.

La tragédie est considérée comme le genre noble par excellence. Elle met en scène des personnages illustres confrontés à des forces qui les dépassent. Elle est soumise à des règles strictes propres au classicisme et inscrites dans la tradition d’Aristote.

La comédie représente des personnages et des situations beaucoup plus communs. Sa fonction est de faire rire et de corriger les mœurs.

Se situant entre tragédie et comédie, la tragi-comédie apparaît dès le XVIIe siècle. Elle propose une intrigue moins grave que dans la tragédie et connaît souvent une fin heureuse. Exemple de tragi-comédie : L’Illusion comique (1635) de Pierre Corneille (1606-1684).

Corneille (1606-1684)

• Issu d’une famille bourgeoise, Corneille fait de brillantes études et devient avocat en 1624. Puis, il se tourne vers la littérature et écrit des comédies (Mélite, La Place royale, L’Illusion comique). 

• Premier grand succès théâtral : Le Cid (1637), qui suscite une « querelle » autour des règles du théâtre classique. Le Cid offre un bel exemple de « dilemme cornélien », affrontement entre des choix moraux fondamentaux (amour ou honneur). 

• Œuvres de la maturité : tragédies historiques et religieuses (Horace, Cinna, Polyeucte, Rodogune). 

• Après les événements de la Fronde, l’intérêt pour la tragédie historique diminue. Corneille cesse d'écrire après le succès mitigé de Suréna en 1674.

Molière (1622-1673)

  • Né en 1622, fils d’un tapissier du roi, Jean-Baptiste Poquelin dit Molière se destine à des études de droit, mais il s’en détourne pour le théâtre. À 20 ans, il rencontre l’actrice Madeleine Béjart et fonde la troupe de l’Illustre-Théâtre. Pendant 13 ans, ils sillonnent la France.

  • De retour à Paris, Louis XIV remarque Molière et le place sous la protection de son frère ; la troupe est rebaptisée « Troupe de Monsieur » et s’installe au Petit-Bourbon, puis au Palais-Royal. En 1659, Les Précieuses ridicules connaissent un grand succès. En 1662, avec L’École des femmes, comédie en 5 actes et en vers, Molière cherche à rivaliser avec les tragédies, mais la pièce suscite de nombreux débats.

  • En 1664 : Tartuffe est interdite après sa première représentation ; Don Juan censuré en 1665. Louis XIV protège toujours la troupe qui devient « Troupe du Roi ».

  • 1665-1673 : Molière fait jouer Le Misanthrope, L’Avare, Le Bourgeois gentilhomme, Les Fourberies de Scapin, Les Femmes savantes… En 1673, Molière, lui-même gravement malade, écrit Le Malade imaginaire. Lors de sa 4e représentation, il est pris d’un malaise sur scène ; il meurt quelques heures plus tard.

  • Acteur, metteur en scène, dramaturge, directeur de troupe, Molière a déployé une énergie considérable pour élever la comédie au rang des tragédies. Ses multiples succès, son enthousiasme et son désir de corriger par le rire les mœurs de son temps (castigat ridendo mores) ont fait de lui l’un des plus grands auteurs de théâtre français.

Racine (1639-1699)

  • Racine est éduqué au collège de Port-Royal où il apprend les langues anciennes. Le jansénisme aura une influence décisive sur sa vision de la vie.
     
  • À partir de 1658, Racine fréquente les milieux mondains et devient dramaturge. Ses grands succès : Andromaque (1667), Bérénice (1670), Bajazet (1672) ou encore Iphigénie (1674).

  • Il est reçu à l’Académie française en 1673.

  • À 37 ans, il interrompt sa carrière de dramaturge pour devenir historiographe du roi Louis XIV, avec Boileau.

  • Il revient au théâtre à la demande de Mme de Maintenon et écrit deux tragédies religieuses destinées aux jeunes filles de Saint-Cyr : Esther (1689) et Athalie (1691).

Le théâtre au XVIIIe siècle

Au XVIIIe siècle, les dramaturges français sont influencés par les œuvres du siècle de Louis XIV, comme en témoignent les comédies de Jean-François Régnard qui s'inscrit dans les traces de Molière ou encore les tragédies de Houdar de La Motte (Inès de Castro) pour qui le souvenir des intrigues raciniennes est très présent, sans oublier Crébillon, dont les pièces sont particulièrement violentes (parricide, infanticide, inceste, mutilations…), et Alexis Piron.

Une évolution du genre de la tragédie apparaît toutefois dans les œuvres de Voltaire (Zaïre, Mahomet), qui connaissent un grand succès, à travers les thèmes qui y sont abordés.

Le XVIIIe siècle marque également le grand retour des Comédiens italiens. Marivaux propose ainsi, s’inspirant des personnages de la Commedia dell’arte (Arlequin, Colombine, Pantalon…), des comédies (Les Fausses Confidences, Le Jeu de l'amour et du hasard ou L'Île des esclaves) dans lesquelles il invente un nouveau style, raffiné et badin, le marivaudage, tandis que Beaumarchais met en scène des satires sociales et politiques dont l’action repose sur les agissements du valet Figaro contestant l’autorité du maître (Le Barbier de Séville, Le Mariage de Figaro).

Enfin, le XVIIIe siècle voit aussi naître de nouveaux genres comme celui du drame bourgeois représenté par les pièces de Diderot (Le Fils naturel, Le Père de famille) qui redéfinissent le genre du théâtre, prônant le naturel et le réalisme. Le vaudeville et l’opéra comique se développent, tandis que le théâtre de société est joué dans de riches demeures privées. Les petites salles de théâtre se multiplient à Paris sur les grands boulevards à la fin du XVIIIe siècle, concurrençant les grandes salles au prestige historique, comme la Comédie-Française.

Marivaux (1688-1763)

  • Précurseur des Lumières, Marivaux fonde, en 1721, Le Spectateur français, un des premiers quotidiens français.

  • Dramaturge de renom, il s’inspire de la commedia dell’arte pour écrire des pièces destinées notamment aux Comédiens italiens de Paris.

  • Ses grands succès populaires : La Surprise de l'amour (1722), La Double Inconstance (1723), Les Fausses Confidences et surtout Le Jeu de l’amour et du hasard (1730).

  • Sa marque de fabrique : le « marivaudage », sorte de dialogue amoureux galant et spirituel.

Beaumarchais (1732-1799)

  • Fils d’un horloger riche et cultivé, il enseigne la harpe aux filles de Louis XV. Plus tard, il rejoint le monde des finances. Les intrigues qui jalonnent sa vie lui confèrent une réputation de libertin.

  • Sa Trilogie Théâtrale, sévèrement censurée, connaît un immense succès : Le Barbier de Séville (1775), Le Mariage de Figaro (1784) et La Mère coupable (1792). Il y développe une critique de la société française et notamment de l'inégalité des classes.

  • Beaumarchais est un homme de combat, qui récuse les privilèges et appelle à une société fondée sur le mérite.

Nomad+, Le pass illimité vers la réussite 🔥

NOMAD EDUCATION

L’app unique pour réussir !