Pour raconter une histoire, le narrateur doit considérer l’espace et le temps pour mettre en place le cadre spatio-temporel.
- Les lieux dans le récit
Ils sont représentés sous différents aspects dans un récit. Ils donnent lieu à de nombreuses descriptions plus ou moins longues. L’évocation des lieux chez Balzac fait l’objet de passages descriptifs particulièrement longs, ce qui confère au texte une impression de réalisme.
Le décor devient un élément indispensable pour susciter l’imagination du lecteur qui doit pouvoir se représenter précisément l’endroit où se trouve le personnage. Le lieu est aussi un moyen efficace de montrer l’interaction qui existe entre lui et le comportement des personnages. La description des lieux permet de se représenter une scène au même titre que pourrait le faire une image fixe.
- La temporalité dans le récit
Le narrateur choisit les moments qui lui semblent les plus opportuns pour décrire la situation des personnages. Il peut opter pour une narration chronologique, mais aussi refuser cet ordre et mettre en place des retours en arrière pour souligner l’importance de certains faits.
Dans tous les cas, il use de connecteurs chronologiques. Il peut jongler avec la durée des événements dans la fiction et leur durée dans la narration. Dans Une Vie de Guy de Maupassant, la fiction se déroule de 1819 à 1848, soit une trentaine d’années étalées sur environ deux cents pages. Dans le chapitre I, les faits racontés durent deux jours, tandis qu’ils sont développés sur dix-sept pages. À l’inverse, le narrateur décrit sur seize pages des événements d’une durée de deux mois et huit jours.
Le traitement du temps dans le récit
- L’analepse : retour en arrière dans un récit, qui consiste à raconter après-coup un événement. Au cinéma ou dans la bande-dessinée, on parlerait de flash-back.
- La prolepse : en narratologie, la prolepse – ou anticipation – est une figure de style par laquelle sont mentionnés des faits qui se produiront bien plus tard dans l’intrigue. On parle aussi de prolepse rhétorique (figure par laquelle on prévient une objection).
- L’ellipse : une « ellipse temporelle », également appelée « ellipse narrative », consiste à passer sous silence une période de temps, c’est-à-dire à ne pas en raconter les événements. Il s’agit donc d’une accélération du récit.
- Le sommaire : résumé en quelques lignes des événements de longue durée.