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Les caractéristiques du récit

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Trois points de vue différents, trois degrés d'identification

Pour écrire un roman, l’écrivain dispose de 3 points de vue différents – on dit aussi focalisations.

On doit se poser les questions suivantes : qui raconte l’histoire ? Un personnage ? Un narrateur extérieur ? À travers les yeux de qui le lecteur accède-t-il au récit ? Aux explications ?

Le plus courant est le point de vue omniscient (= qui sait tout). L’écrivain est le narrateur, il connaît aussi bien le passé des personnages que ce qu’ils ressentent ou projettent.

Très utilisé également, le point de vue interne (= à l’intérieur d’un personnage). La narration est prise en charge par un personnage de l’histoire à la 1re personne. Dans ce cas, on ne peut savoir que ce qui se passe en lui et ce qu’il sait à propos des autres personnages. L’identification avec le personnage est très forte.

Enfin, moins courant, le point de vue externe (= extérieur au personnage). Ici, le récit est à la 3e personne. Il s’agit de raconter les événements tels qu’ils se présentent sans savoir ni comment ni pourquoi.

Attention : les points de vue peuvent varier. L’écrivain peut, par exemple, commencer avec un point de vue externe avant de céder la narration à un personnage.

La structure du récit romanesque

Dans la plupart des cas, la structure du roman répond à un schéma simple :

  • incipit ;
  • déroulement (marqué par des étapes, des chapitres ou des parties) ;
  • épilogue.


1. L’incipit


L'incipit est un terme latin désignant le commencement. Dans le cas d’un roman, il s’agit des premières pages, voire des premières lignes. L’incipit revêt un rôle primordial puisque, au même titre que la scène d’exposition au théâtre, il permet de mettre en place l’intrigue, de présenter le contexte socio-culturel et de donner des informations sur les héros. Parfois, il peut laisser volontairement le lecteur dans le flou afin de l’inciter à poursuivre sa lecture. Dans Une Vie de Maupassant, le chapitre I permet au lecteur de faire connaissance avec le personnage de Jeanne, avec son univers et ses illusions. Celui-ci comprend alors les aspirations de l’héroïne. Il découvre aussi à qui appartient cette « vie » dans laquelle il va se plonger.

2. Le déroulement


Le déroulement est caractérisé essentiellement par des péripéties, des retours en arrière et des ellipses. Le récit est organisé par le narrateur qui met en scène des faits, des lieux et le temps. Tous les événements renvoyant à des périodes différentes sont mis en œuvre à travers des retours en arrière. Les temps verbaux deviennent alors des outils indispensables pour mener à bien le récit. Le narrateur doit aussi faire un choix dans les faits racontés. Il a alors recours à des ellipses au profit parfois de longues digressions lorsque certains événements nécessitent d’être racontés en détails. Il faut aussi discerner le temps de la fiction et celui de la narration.

3. L’épilogue


L'épilogue est la fin d’un récit grâce à laquelle le lecteur a toutes les réponses. Le lecteur peut aussi être invité à méditer sur le sort des personnages et sur l’éventuelle suite à donner à leur destin. Madame Bovary s’ouvre sur une scène de classe où Charles Bovary enfant laisse entrevoir la personne qu’il deviendra. À la fin du roman, après la mort de Emma, il découvre ses infidélités et rencontre un de ses amants, ce qui le pousse à se donner la mort, laissant seule leur fille Berthe.

La description dans le récit

La description constitue une pause de l’action dans le récit. Le narrateur donne alors des informations sur un personnage, un lieu, une situation ou un objet.

  • Les verbes sont conjugués à l’imparfait s’il s’agit d’un récit au passé, mais peuvent également être au présent.
  • Les expansions du nom, adjectifs qualificatifs, compléments du nom et propositions relatives, sont nombreuses.
  • La description est structurée autour d’indices spatio-temporels : « au-dessous », « au-delà », etc.
  • Son lexique est celui des sens, des impressions, voire des émotions.
  • Elle est souvent appréciative, valorisante ou dévalorisante, mais peut également être objective.
  • Les verbes sont souvent des verbes d’état : paraître, sembler, demeurer, etc.

Elle est indispensable dans le cadre d’un récit.

Le schéma narratif

Un récit complet comporte 5 étapes :

  • La situation initiale : dans un récit, elle donne des informations au lecteur et répond souvent aux questions : « Qui ? », « Où ? » et « Quand ? ».

  • L'élément modificateur (ou perturbateur) : il remet en cause l’état initial.

  • Les péripéties : une fois les événements enclenchés, ils se succèdent logiquement.

  • L'élément équilibrant : c'est l'événement qui termine le récit et vient rétablir l'équilibre que l'on avait au début.

  • La situation finale : la situation des personnages à la fin du récit.

Les discours rapportés

Dans le cadre d’un récit, le romancier peut décider de rapporter les paroles de ses personnages de quatre façons différentes.

  1. Le discours direct restitue exactement les paroles, comme au théâtre : la ponctuation y est expressive et les propos sont entre guillemets ou avec des tirets.
  2. Le discours peut être inséré dans le récit indirectement : « Il proposa d’en reparler plus tard. »
  3. Il peut être inséré dans le récit, tout en reprenant les intonations des personnages : « Dès le lendemain, il la tuerait ! »
  4. Le discours narrativisé se fond dans le récit et les paroles sont résumées : « Il s’énerva et annonça sa vengeance pour le lendemain. »

Le roman moderne aime à mêler ces différents types de discours rapportés pour faire entendre plusieurs voix (polyphonie).

Les temps du récit

  • Le temps habituel du récit au passé est le passé simple. Il traduit les actions essentielles de premier plan, celles qui font avancer l’histoire.
  • Il se combine avec l’imparfait qui est utilisé pour l’arrière-plan, les descriptions ou éléments secondaires de l’histoire. Il peut recouvrer différents aspects comme la répétition et l’habitude (« Tous les soirs, il se rendait ici même. »).
  • Le passé antérieur et le plus-que-parfait, temps composés, sont utilisés pour marquer l’antériorité par rapport à l’action de premier plan.
  • Le présent de narration peut, dans certains cas, remplacer le passé simple ou l’imparfait dans un récit au passé. Il donne ainsi l’impression au lecteur que les faits se déroulent sous ses yeux. Il peut aussi être utilisé pour dramatiser l’événement.

Lieux et temporalité dans le récit

Pour raconter une histoire, le narrateur doit considérer l’espace et le temps pour mettre en place le cadre spatio-temporel.

  1. Les lieux dans le récit

Ils sont représentés sous différents aspects dans un récit. Ils donnent lieu à de nombreuses descriptions plus ou moins longues. L’évocation des lieux chez Balzac fait l’objet de passages descriptifs particulièrement longs, ce qui confère au texte une impression de réalisme.

Le décor devient un élément indispensable pour susciter l’imagination du lecteur qui doit pouvoir se représenter précisément l’endroit où se trouve le personnage. Le lieu est aussi un moyen efficace de montrer l’interaction qui existe entre lui et le comportement des personnages. La description des lieux permet de se représenter une scène au même titre que pourrait le faire une image fixe.

  1. La temporalité dans le récit

Le narrateur choisit les moments qui lui semblent les plus opportuns pour décrire la situation des personnages. Il peut opter pour une narration chronologique, mais aussi refuser cet ordre et mettre en place des retours en arrière pour souligner l’importance de certains faits.

Dans tous les cas, il use de connecteurs chronologiques. Il peut jongler avec la durée des événements dans la fiction et leur durée dans la narration. Dans Une Vie de Guy de Maupassant, la fiction se déroule de 1819 à 1848, soit une trentaine d’années étalées sur environ deux cents pages. Dans le chapitre I, les faits racontés durent deux jours, tandis qu’ils sont développés sur dix-sept pages. À l’inverse, le narrateur décrit sur seize pages des événements d’une durée de deux mois et huit jours.

Le traitement du temps dans le récit

  • L’analepse : retour en arrière dans un récit, qui consiste à raconter après-coup un événement. Au cinéma ou dans la bande-dessinée, on parlerait de flash-back.
  • La prolepse : en narratologie, la prolepse – ou anticipation – est une figure de style par laquelle sont mentionnés des faits qui se produiront bien plus tard dans l’intrigue. On parle aussi de prolepse rhétorique (figure par laquelle on prévient une objection).
  • L’ellipse : une « ellipse temporelle », également appelée « ellipse narrative », consiste à passer sous silence une période de temps, c’est-à-dire à ne pas en raconter les événements. Il s’agit donc d’une accélération du récit.
  • Le sommaire : résumé en quelques lignes des événements de longue durée.

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