En 1700, la France compte environ 22 millions d’habitants dont 85 % de ruraux. Les paysans constituent la grande majorité du Tiers-État. Ils vivent encore sous la dépendance de seigneurs à qui ils doivent le cens, les banalités, et des jours de corvées. En outre, ils doivent la dîme au clergé. Enfin, ils doivent payer des impôts au roi comme la taille. 

Les XVIIe et XVIIIe siècles sont marqués par des révoltes contre les impôts royaux. En 1639, les Va-nu-pieds se soulèvent en Normandie. Au XVIIIe siècle, un climat plus favorable et des progrès techniques permettent cependant une hausse de la production agricole de 25 à 40 %. 

La noblesse domine encore la société française au XVIIIe siècle. Elle dispose de privilèges honorifiques (port de l’épée), fiscaux et judiciaires (les nobles sont jugés par des tribunaux spécifiques). En outre, certaines carrières militaires, administratives ou religieuses (évêques et abbés) leur sont réservées. 

Il existe aussi une petite noblesse qui vit difficilement sur ses terres. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, elle cherche à rétablir certains droits seigneuriaux oubliés. On parle de « réaction seigneuriale ». 

Les villes se développent au XVIIIe siècle, notamment les grands ports atlantiques qui profitent du commerce triangulaire (Bordeaux, Nantes, La Rochelle) et s’embellissent avec la construction d’hôtels particuliers de style classique. 

La bourgeoisie s’épanouit dès cette période. Elle compte dans ses rangs des officiers de justice et de finance, c’est ce qu’on appelle la bourgeoisie de robe. Une bourgeoisie moyenne se forme aussi : notaires, avocats, médecins… 

La bourgeoisie cherche à vivre comme la noblesse : certains achètent des seigneuries et des charges qui les anoblissent. Mais en majorité, les bourgeois n’accèdent pas à ce statut.

Pour l’essentiel, la population urbaine se compose d’artisans. Mais exode rural oblige, on trouve de plus en plus de pauvres dans les villes : domestiques, journaliers pratiquant de petits métiers, mendiants.