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La famille, objet sociologique

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La famille, objet sociologique

La famille est valorisée dans les sociétés traditionnelles car représentant l'unité de base de la société, mais aussi le principal lieu d'éducation et de solidarité. De nombreux sociologues ont mis en avant la multiplicité des formes de familles qui est l'une des caractéristiques essentielles de la société. Les modèles familiaux évoluent et se modifient à la suite des situations de migration. Des auteurs évoquent la notion de pluralisme familial. Avec le vieillissement de la population, une autre figure émerge avec l'aidant familial.

La famille, avec son mode de transmission parent-enfant, est considérée comme le lieu par excellence de la transmission des patrimoines (financier, culturel, social) et donc de la reproduction des groupes sociaux et culturels. Certains socialistes et anarchistes (tel Karl Marx) ont réclamé l'abolition de la famille au profit d'une éducation collective des enfants nés dans la communauté.

La question de la bonne parentalité, ou de la parentalité suffisante, est au cœur des représentations contemporaines de la famille. Cette notion évolue dans le temps et diffère en fonction des sociétés. Elle est cadrée par des politiques sociales établissant des indicateurs statistiques qui définissent implicitement les normes de la bonne parentalité.

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Quelques éléments concernant la composition des familles : huit familles sur dix ont des contacts réguliers (sociabilité, entraide, liens affectifs) avec un ou plusieurs membres de leur parenté. Ces contacts se bornent toutefois souvent au premier cercle (père/mère, frères/sœurs, enfants). La famille nucléaire se constitue en somme, comme disait Tocqueville, une « petite société à son usage » composée de 3 à 5 personnes, alors que le réservoir potentiel (parents du premier cercle) est de 15 personnes environ. Le réseau de parenté est très peu transitif en ce sens que, subjectivement parlant, les parents de nos parents ne sont pas souvent nos parents. Seul un beau-frère ou une belle-sœur sur cinq est sélectionné comme proche, et l'on n'est prêt à se dévouer que pour une fraction approximativement semblable de ceux-ci. Le pessimisme à l'égard des membres de la belle-famille est tout aussi marqué en matière de soutien mobilisable pour soi-même. C'est dire qu'il y a une concentration de la parenté effective autour du lien biologique. Le lien d'alliance ne se manifeste que peu concrètement. Celui de germanité occupe une place intermédiaire. C'est probablement cette structure qui explique pourquoi les réseaux effectifs sont assez peu sensibles à la taille objective du réservoir.

On peut considérer deux normes à notre époque :

  • Norme d’autonomie : la famille nucléaire doit être autonome ;
  • Norme de solidarité : aide, gratuité, etc.

La rencontre de ces deux normes nous amène à des styles d’entraide limités. En effet, l’entraide de parenté n’a que très rarement (5 à 10 % des cas) un caractère structurel (on échange régulièrement les salaires pour égaliser les conditions de vie, vacances communes, investissements communs, habitat dans la même maison, etc.). A contrario, l’entraide fonctionne conjoncturellement : en cas de problème, divorce, naissance, mort, etc., l’entraide intervient au moment de la perturbation. Les événements impromptus pallient les perturbations.

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