Un État est administré par des gouvernants élus et des fonctionnaires, c’est-à-dire qu’il présente un visage à la fois administratif et politique, avec une division sociale du travail (Émile Durkheim) entre ces deux types de personnel. Il y a dans l’État ce que John Locke appelle le gouvernement civil (le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif), mais aussi la justice (le pouvoir judiciaire) et un ensemble de forces administratives, militaires et de police. L'État se présente telle une institution d'institutions en interaction permanente dont chacune a des pratiques différentes. L’État présente donc un visage pluriel plutôt qu’unitaire. Y coexistent des cultures et des logiques institutionnelles parfois fort dissemblables. S’agissant de la France, Alexis de Tocqueville, dans L’Ancien Régime et la Révolution, met en exergue la permanence des institutions de l’État bâties à partir de Richelieu, ainsi que l’influence de la physiocratie sur les réformes introduites par la Révolution.
Au premier rang des principes essentiels d’un État moderne, pensés par les grands philosophes politiques, on trouve la séparation des pouvoirs. John Locke, dans ses Traités du gouvernement civil (1690), sépare le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif. Montesquieu, dans De l’esprit des lois, ajoute le pouvoir judiciaire, qui doit être organisé à part des deux autres.
Concrètement, les principales institutions d’un État sont, par exemple en France :
- le président de la République ;
- le Gouvernement et le Premier ministre ;
- l’Assemblée nationale ;
- le Sénat ;
- les autres institutions, notamment juridictionnelles : le Conseil constitutionnel, le Conseil d'État, la Cour de cassation, le Conseil économique, social et environnemental.