La peinture de chevalet (de petite taille et transportable) au XIVe siècle transforme l’œuvre en objet d’appropriation personnelle, en une marchandise qui se vend, s’échange et circule de pays en pays. Les Corporations et l’Académie des Beaux-Arts en contrôlent la production et la circulation.
Lors des conquêtes coloniales, de nombreuses œuvres ont été rapportées en Europe. Les demandes de restitution d’œuvres se multiplient désormais. La Grèce demande au Royaume-Uni, le retour des frises du Parthénon, exposées au British Museum. Une circulation de ces œuvres est privilégiée plutôt qu’une restitution dans les différents pays d’origine. En effet, les musées organisent aussi des prêts, des échanges et des dépôts d’œuvres d’art garantissant un accès partagé à la culture.
Aujourd’hui, afin de lutter contre le trafic des œuvres d’art et pour garantir la pérennité de notre patrimoine culturel, le service des musées de France contrôle la circulation des œuvres. Aucun objet dont la valeur excède un certain seuil ne peut quitter, temporairement ou définitivement, le territoire national, y compris pour une restauration, une expertise ou un prêt pour une exposition culturelle sans un certificat d’exportation. Cette réglementation s'applique aux professionnels comme aux particuliers. Un bien culturel qualifié de « Trésor National » ne peut sortir de France que de façon temporaire, avec un retour obligatoire. Dessin, peinture, sculpture, manuscrit, photographie, mobilier, pièces archéologiques… peuvent être classés « Trésor National » et faire l‘objet d‘un refus de certificat d'exportation qui empêche temporairement sa sortie du territoire national. En Europe, le Traité de Rome a laissé à chaque état membre le soin de définir ce qu’était un trésor national, seule exception définie à la libre circulation des marchandises, y compris artistiques. La Fuite en Égypte (1657) de Nicolas Poussin conservé depuis 2008 au musée des Beaux-Arts de Lyon en France a fait l‘objet d'une expertise de haut-niveau et a été classé trésor national, en 2004. Dix ans plus tard, ce sera aussi le cas du Le bréviaire royal de Saint-Louis de Poissy réalisé entre 1310 et 1315.