Le commanditaire est une personne privée ou un groupe de personnes représentatif d’un ordre religieux ou d’une corporation qui passe commande d’une œuvre auprès d’un artiste. À ne pas confondre avec un collectionneur ou un mécène qui achètent des œuvres déjà réalisées. Le commanditaire donne ses exigences et ses désirs (thème) à l’artiste qui doit les respecter. L’œuvre définitive en réduction, le modello, qui, mise au carreau, peut être agrandie, est soumise au commanditaire. Si le commanditaire approuve le projet, alors le contrat (et la commande) est établi.
Depuis le Moyen Âge, l’artiste (comme l’artisan) était tributaire des commandes. Sur les façades des églises figurent par exemple les noms des commanditaires aux côtés de celui des architectes afin de montrer à tous que ce sont eux qui ont rendu possible l’exécution de celles-ci. Sur le tympan de la cathédrale Saint-Lazare d'Autun l’inscription « Gislebertus Hoc Fecit » (Gislebertus a fait cela) gravée sous la mandorle mentionnerait le commanditaire.
Les commandes privées, elles, émanent de rois, princes, seigneurs, riches bourgeois ou autres personnes fortunées. C’est le riche industriel russe Sergueï Chtchoukine qui commanda en avril 1909, à Henri Matisse son tableau La Danse.
Les confréries sont également des commanditaires très puissants. La Société des Gens de Lettres est par exemple à l’origine de la commande du Monument à Balzac (de 1891 à 1897), d’Auguste Rodin.
La politique d’acquisition et de commandes menée par l’État connaît ses prémices au moment de la Révolution française. Les collectivités publiques (mairie, État) peuvent donc aussi passer des commandes. La municipalité de Calais avait commandé le Monument aux Bourgeois de Calais à Auguste Rodin en 1884.
Les édifices culturels prestigieux sont parmi les premiers à recevoir des commandes d’artistes : le plafond du musée du Louvre par Georges Braque (en 1952), et sous le ministère d’André Malraux, le plafond de l’Opéra de Paris est confié à Marc Chagall (en 1964).