L’Union européenne a des frontières externes à géométrie variable. Pour la libre circulation des marchandises, les frontières de l’UE sont celles des 27 pays membres. Mais pour la libre circulation des personnes, ce sont les frontières de l’espace Schengen qui sont opérantes. Or certains pays de l’UE n’en font pas partie (Irlande, Roumanie, Bulgarie) et certains pays hors UE en font partie (Islande, Suisse, Norvège). Aux frontières externes de l’espace Schengen — par où les migrants tentent de passer et où de nombreux centres de rétention sont installés — il faut ajouter celles qui se situent dans les aéroports. Enfin, il faut mentionner les cas particuliers des régions périphériques (Canaries) ou des enclaves sur le continent africain (Ceuta, Melilla).
Du fait des élargissements successifs, d’anciennes frontières externes de l’UE sont devenues des frontières internes. Entre les pays de l’UE, les frontières sont plutôt fluides. La crise migratoire a cependant conduit depuis 2015 certains pays (France, Allemagne, Hongrie) à fermer leurs frontières. Mais la coopération a complètement transformé certaines régions : flux de travailleurs frontaliers, mise en place de réseaux de transports, création de parcs transfrontaliers… C’est pourquoi la question de la frontière entre l’Irlande et l’Irlande du Nord est si épineuse dans le dossier du Brexit.