L’une des caractéristiques d’une œuvre d’art serait son caractère unique, original. Une copie de La Joconde n‘est pas considérée comme une œuvre d‘art.
Mais l‘unicité n'est pas un critère définitif de l‘œuvre d‘art. Cette unicité induit un rapport, quasi sacré, à l‘œuvre d‘art, contemplée hic et nunc (ici et maintenant) et par conséquent baignée d‘une certaine aura. Mais dès lors que l‘œuvre d‘art devient reproductible (gravure, photographie, cinéma), cela change fondamentalement notre rapport à elle : il devient plus rapide, plus facile, plus commun, et peut tendre vers un rapport de consommation.
Avec la gravure ou la photographie, l’unicité de l’œuvre se situe dans son procédé de réalisation : la matrice d’une gravure ou le négatif d’une photographie argentique. Mais les tirages qui en sont issus seront multiples. Les dessins réalisés par les Méta-Matics de Jean Tinguely sont uniques (même réalisés en série, chacun est différent) et lors de l’exposition à la galerie Iris Clert en 1959, plus de 4 000 seront produits permettant à chaque spectateur de repartir avec.
Ainsi, tous les arts ne se caractérisent pas par leur unicité. L’unicité de l’œuvre est un critère très répandu dans les Beaux-arts : un dessin, une peinture ou une sculpture sont le plus souvent des objets uniques. Un poème est également unique. Alors qu’un opéra ou un ballet sont des représentations, souvent multiples d’une partition ou d’une composition unique. La Traviata de Giuseppe Verdi créée en 1853 a été mise en scène plus de 4 000 fois entre 2011 et 2016, un record !