L’art antique est connu par ses nombreuses sculptures qui forment l’art dit « classique », héritage fondateur pour l’art occidental. Pourtant peu d’originaux grecs ont été retrouvés et la plupart étaient fragmentaires. C'est grâce aux copies romaines que la statuaire grecque est encore connue. En effet, les Romains ont largement copié les modèles grecs, de l’imitation fidèle à une réinterprétation plus libre.
À la fin du XIVe siècle, la gravure permet de multiplier les images, afin de les colporter, de les diffuser. C’est la gravure de reproduction. L’invention de l'imprimerie répondra à ce même besoin. Sans cette gravure de reproduction, Le Déjeuner sur l’Herbe (1863) d’Édouard Manet n’aurait peut-être jamais vu le jour. En effet, la disposition du groupe central s'inspire des gravures de reproduction réalisées par Marcantonio Raimondi vers 1514-1518 d'après une œuvre perdue de Raphaël, Le jugement de Pâris.
Avec la publication officielle de l’invention de la photographie par Louis Daguerre en 1839, la reproduction devient mécanique. L’essai de Walter Benjamin L’Œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique (1936) est l’un des textes les plus célèbres de la littérature photographique allemande de l’entre-deux-guerres. Ce texte questionne la survivance de l’art au temps des moyens de reproductions mécaniques. En effet, l’intégrité et l’originalité de l’œuvre se trouvent ainsi modifiées, voire menacées.
L’œuvre d’art à l’ère de la reproductibilité numérique, est devenue en même temps immatérielle, intemporelle, omniprésente et ubiquitaire.