Les frontières délimitent un territoire, elles peuvent aussi être aménagées pour le protéger vis à vis de l’extérieur. Les fortifications du limes romain ou la Grande Muraille de Chine étaient destinées à protéger l’empire des « barbares » de l’extérieur, mais elles n’ont pas pour autant réussi à éviter les incursions ou invasions, ni même les échanges entre les deux espaces de part et d’autre de la frontière.
La colonisation européenne a commencé le long des côtes africaines ou asiatiques. Au fur et à mesure de l’exploration de l’intérieur des continents, il a fallu tracer les limites entre les aires d’influence de chacun, ces frontières ont été mises en place par les nations européennes. L’Afrique, lors de la Conférence de Berlin de 1885, et le Proche Orient, avec les accords Sykes-Picot en 1916, ont hérité de frontières « tracées à la règle » qui ne tiennent pas compte des réalités locales.
Enfin, certaines frontières sont des marqueurs idéologiques forts car elles séparent des régimes extrêmement différents. C’était le cas du « Rideau de Fer » entre l’Europe de l’Ouest et l’Europe de l’Est durant la guerre froide, et surtout du Mur de Berlin de 1961 à 1989. C’est toujours le cas pour la ligne de démarcation entre les deux Corées, née de l’armistice de Pan Mun Jon en juillet 1953.