L'assimilation est l'action de rendre ou de présenter comme semblable un autre élément, étranger à soi-même. Ainsi, dans quelle mesure l'art peut-il s'assimiler aux sciences et inversement, dans quelle mesure les sciences peuvent-elles s'assimiler à l'art ? Les cabinets de curiosités, entre sciences et art, du plasticien Mark Dion sont à la croisée de ces questionnements. 

L'appropriation artistique est le réemploi revendiqué (à la différence du plagiat) de matériel, d'objets ou d'images pré-existants avec peu ou pas de transformation. Ainsi, certains artistes détournent des matériaux, images ou objets scientifiques à des fins esthétiques. PILI (Marie-Sarah Adenis) se consacre aux premières usines cellulaires de la couleur en s’appuyant sur la biologie, la chimie et le design. Le savoir-faire ancestral de la fermentation de microorganismes est transposé à la biologie moderne pour créer une nouvelle génération de colorants écologiques.

La réorientation de connaissances scientifiques et technologiques par les artistes peut leur donner le rôle de lanceurs d'alerte. L'art agissant comme "miroir" critique face aux progrès scientifiques et technologiques. Heather Dewey-Hagborg, artiste, a aussi étudié la biologie moléculaire. Elle prépare un doctorat en arts électroniques à New York. Son projet artistique vise à questionner le spectateur sur les limites des progrès et recherches ADN. Ce projet, nommé Stranger Visions - Visions d’un étranger, nous donne à voir des portraits de personnes reconstitués à leur insu, à partir de résidus humains trouvés dans la rue ou des lieux publics (mégots, chewing-gums, cheveux, ongles). Une fois analysées, les données biologiques révélées sont envoyées à une imprimante 3D et les portraits sont exposés tels des trophées de chasse !