L’émotion suite à l’incendie de Notre-Dame de Paris en 2019 a montré qu’il ne s’agit pas uniquement d’un édifice religieux mais d’une partie du patrimoine parisien et français. Le patrimoine peut donc contribuer à construire une cohésion sociale, une identité locale, régionale ou nationale. Un consensus social est pour cela nécessaire : certains éléments patrimoniaux peuvent traverser les régimes politiques comme le Louvre ou le château de Versailles.
Le patrimoine peut alors être utilisé par les acteurs politiques pour asseoir leur pouvoir. La réception de dignitaires étrangers se fait parfois dans des sites d’exception pour des raisons de prestige et de rayonnement : Persépolis, château de Versailles, Cité Interdite… Les présidents français « marquent » Paris de leur empreinte.
Deux États peuvent se disputer des œuvres, comme les frises du Parthénon réclamées par la Grèce ou de nombreuses œuvres africaines réclamées à la France par leurs pays d’origine. Les tensions peuvent exister au sein d’un même pays : restitution en 2014 par l’État de la tête du chef kanak Ataï aux autorités coutumières de Nouvelle-Calédonie. Le patrimoine peut aussi symboliser et sceller l’amitié entre deux pays : l’Égypte a offert l’Obélisque à la France, le temple de Debod à l’Espagne…