La rigueur et le rationalisme, sont habituellement affectés à l’activité scientifique. À l’inverse, les domaines artistiques sont habituellement perçus comme des espaces de création, sans limites, éloignés des protocoles scientifiques. Et pourtant, certaines démarches scientifiques et artistiques montrent de grandes similitudes déclenchées par une curiosité et un besoin de connaissances du monde qui nous entoure.

Arts et sciences souvent opposés, hormis dans le domaine du design d'objet, sont aussi, grâce à l'action de certains artistes plasticiens, complémentaires, corollaires, l'une influençant l'autre et vice-versa. Les porosités entre ces disciplines scientifiques et artistiques s'observent désormais régulièrement sur des plateformes de création, lieux de diffusion, expositions, instituts de recherche, collaborations, programme(s) de résidence… 

L’exposition Le Rêve des formes. Arts, Science, etc au Palais de Tokyo à Paris et le colloque au Collège de France intitulé Le rêve des formes : Arts, sciences & cie, en 2017, le festival La Science de l’Art en Essonne, la biennale Nemo (Biennale Internationale des Arts Numériques) produite par le Centquatre-Paris, l’exposition Météorites, entre ciel et terre au Muséum national d’histoire naturelle, en 2017, invitant des pièces d’artistes contemporains, l'exposition Art Robotique à la Cité des sciences et de l'industrie en 2014, ou encore l'exposition Supplementary Elements à Strasbourg en 2022, sont des exemples emblématiques.

Avec les problématiques liées au développement durable, rappelons que l'écologie est une science et non une conviction politique. L'écologie comme science dont l’objet est l’étude des interactions des êtres vivants (la biodiversité) avec leur environnement et entre eux au sein de cet environnement (l’ensemble étant désigné par le terme « écosystème ») est au cœur de nombreuses démarches artistiques regroupées dans un "art écologique", anticipé par le mouvement américain, "Earth Art" à la fin des années 1960.