Wiseman effectue peu de repérages sur place avant de tourner, pour ne pas se laisser influencer. Filmer les gens ne leur fait pas changer de comportement, selon lui. Il est le preneur de son de sa toute petite équipe.
Les titres de ses films sont souvent génériques (un lieu ou une institution), mais il s'attache toujours à un endroit particulier, qui sert de pivot. Il ne prétend pas offrir un point de vue généralisable, mais cherche à nous permettre de vivre une expérience humaine en immersion.
Il n'hésite pas à laisser tourner la caméra des heures jusqu'à ce que le hasard lui offre une séquence marquante. Au montage il regarde d’abord tous ses rushs et prend des notes dessus. Puis, en faisant des essais, la structure va émerger, sans mettre de limite à la durée finale du film. Il refuse la voix off, trop dirigiste, privilégiant sons et paroles captés directement.
La narration va osciller entre le concret et le suggéré : le spectateur devra se faire sa propre idée de la situation.