Un dramaturge se doit d’éclairer de manière contradictoire les tensions qu’il suscite avec son texte, autant grâce à sa forme dramaturgique que le traitement littéraire et la réception qu’il en propose.
La critique dramatique, elle, consiste à rendre compte dans la presse périodique des nouvelles représentations théâtrales (textes, mises en scène, performance, production) et englobe aussi la chronique de la vie théâtrale, sociale, mondaine et institutionnelle. Elle a souvent pour support la revue spécialisée ou nationale.
Elle remonte au XVIIe et on établit son avènement avec Geoffroy qui fonde le Journal des débats, avec son feuilleton littéraire à la fin du XIXe : les « soiristes » y font état brièvement de l’intérêt d’une pièce le lendemain de sa première. Il faut distinguer la critique devenue informative (en guidant les choix du public) et celle qui se veut analytique. Cette dernière est rattachée à des revues et constitue un corpus théorique et globalisant pour approfondir la connaissance et la compréhension des faits théâtraux dans leur ensemble, plus objective, avec ses propres critères de jugement, voire militants.
La référence historique de cette dernière revient à la revue Théâtre populaire (Jean Vilar) qui défend, contre le théâtre « bourgeois », un théâtre engagé. Elle intègre les sciences humaines et technologiques. L’ensemble forme une mémoire vive du théâtre d’un point de vue sociologique et esthétique. L’objet initial de la critique était donc le texte, et s’est ouvert au plateau (la mise en scène) et sa réception dans l’espace public, déplaçant ainsi le théâtre vu depuis ses formes locutives (les acteurs) au spectateur (les récepteurs).