Les débats récents autour de certaines statues aux États-Unis, au Royaume-Uni ou en France montrent que l’opinion publique, les médias et les politiques différencient difficilement histoire et mémoire.

L’histoire est une discipline scientifique qui cherche à reconstituer le passé et qui suit une méthodologie précise. À travers les témoignages, l’histoire s’intéresse au souvenir que les personnes ou les groupes ont de certains événements. La mémoire est plurielle et subjective alors que l’histoire se veut objective. Certains gouvernements mettent parfois en place une mémoire officielle, des parlements votent des « lois mémorielles ».

Les opinions publiques, les gouvernements ou les groupes qui portent une mémoire particulière demandent parfois justice ou réparation à propos de l’histoire : le président mexicain a demandé en 2019 des excuses au roi d’Espagne pour les crimes liés à la conquête du Mexique, les organisations arméniennes militent pour la reconnaissance du génocide de 1915…

C’est pour répondre à ces problématiques que les notions de crime contre l’humanité et de génocide ont été instituées après la Seconde Guerre mondiale, ce qui a conduit à la tenue du procès de Nuremberg (1945-46) et à la création de la Cour Internationale de Justice qui siège à La Haye (Pays-Bas).