Les courts-métrages de jeunesse d'Olivier Assayas s'intéressaient au monde de la musique, un thème qui aura souvent de l'importance dans le reste de sa filmographie. Avec René Vidal dans le film Irma Vep, mais surtout dans la série, il se met en scène au travers d'un alter ego, comme d'autres réalisateurs avant lui (ex. : Fellini) et cette transposition lui permet en quelque sorte de se psychanalyser en revenant sur son passé, artistique et personnel. D'autres de ses films contiennent des éléments autobiographiques, mais transposés. Pour concevoir ses plans, il préfère suivre son instinct et il filme les corps un peu à la manière d'une chorégraphie. Irma Vep nous montre une image bien différente des making-of lisses habituels, en dévoilant les tensions et le chaos créatif qu'est un tournage. Le réalisateur, tantôt tyrannique en vue de l’aboutissement du projet (caricature confirmée par des exemples de tournages réels), tantôt fragile, est secondé par son équipe qui doit arrondir les angles.