La place des femmes dans la création artistique a heureusement évolué car, si depuis toujours les femmes ont participé à la vie artistique (au Moyen Âge avec le travail d’enluminure ou de broderie des tapisseries, ou encore en peinture à la Renaissance…), sous le joug d’un système patriarcal, la femme qui voulait s’adonner aux Arts n’avait guère de choix ; les institutions religieuses apparaissaient comme des lieux privilégiés pour son éducation. Leur éducation était maintenue sous l’égide d’un maître, d’un père ou d’un frère pour devenir de parfaite épouse.
L’École d’Elisa Lemonnier, est considérée, en France, comme la fondatrice de l’enseignement pour les femmes. Des artistes comme Hélène Bertaux vont militer pour que toutes puissent accéder à une éducation artistique. Suite au refus du directeur de l’école des Beaux-arts d’instituer une école spéciale pour les filles, elle décide d’ouvrir un atelier et fonde en 1881 l’Union des Femmes Peintres et Sculpteurs. Les écoles privées comme l’académie Colarossi ou l’académie Julian, entre autres ateliers libres, constituent une alternative aux Beaux-arts de Paris.
Dès 1896, les femmes sont finalement autorisées à l’École des Beaux-arts soit plus de 70 ans après sa création. En 1903, les femmes furent autorisées à se présenter au prix de Rome. En 1911, la sculptrice Lucienne Antoinette Heuvelmans fut la première femme à l’obtenir.
Mais le combat est long, en 1989 des affiches sont placardées dans les rues de New York par le groupe d’activistes féministes les Guerrilla Girls et interpellent ainsi les passants « Faut-il que les femmes soient nues pour entrer au Metropolitan Museum ? Moins de 5% des artistes de la section d’art moderne sont des femmes, mais 85% des nus sont féminins ».
En 2014, l’association AWARE (Archives of Women Artists, Research and Exhibitions), est créée afin de rendre visible les artistes femmes depuis le XIXème siècle. Des expositions, poursuivant le même objectif, sont organisées comme « Elles@centrepompidou » ou « Peintres femmes, 1780-1830. Naissance d’un combat » au musée du Luxembourg à Paris en 2021. D’autres expositions mettent à l’honneur les femmes dans les collaborations artistiques nées de couples d’artistes comme Frida Kahlo et Diego Rivera ou Nadia et Fernand Léger et enfin d’autres expositions encore mettent en avant le travail d’artistes femmes comme Vera Molnar, Joan Mitchell, la sculptrice Barbara Hepworth au Musée Rodin en 2020 ou la réalisatrice Agnès Varda au Palais idéal du facteur Cheval à Hauterives en 2020 également.