Le roman d’éducation (ou de formation) est un genre romanesque né au XVIIIe siècle (Marivaux, La Vie de Marianne) qui se développe principalement au XIXe siècle et dont la forme est fixée par Goethe dans ses Années de voyage de Wilhem Meister.

Nommé en Allemand « Bildungsroman » (du verbe Bilden qui signifie « former », mais aussi « éduquer » et « cultiver »), ce genre suit les aventures d’un héros ou héroïne tout au long de sa vie : par ses expériences et ses rencontres, le personnage se forme autant d’un point de vue social (il apprend un métier, se fait une position dans la société) que d’un point de vue subjectif : il cultive sa sensibilité, et même une conception philosophique de l'existence. Le héros y perd ses illusions pour acquérir une vision plus lucide du réel, de la société et de soi-même.

Les traits principaux de ce genre sont :

  • L’importance donnée au temps de l’enfance et de l’apprentissage (Dickens, David Copperfield ; Charlotte Brontë, Jayne Eyre…)
  • Le passage décisif de la rencontre amoureuse (Stendhal, La Chartreuse de Parme, Flaubert, L’éducation sentimentale), moment d’épiphanie, de révélation de son identité par la rencontre de l’autre ;
  • L’épreuve du voyage ;
  • La confrontation avec une société hostile (Stendhal ; Balzac, Les Illusions perdues) ;
  • La place singulière de l’artiste, entre volonté de reconnaissance et sentiment d’exclusion d’une société bourgeoise (Dickens ; Balzac ; George Sand, Consuelo).

À la fin du siècle, puis au XXe siècle, des contre-modèles se multiplient, (figure du anti-héros) : héros qui n’apprend rien et ne comprend pas le monde où il vit (Flaubert ; Kafka, L’Amérique…).