Le terme d’avant-garde est employé depuis la fin du XIXe siècle et désigne le mouvement artistique où les artistes qui, selon une logique de rupture et de renouvellement, s’opposent aux pratiques reconnues ou pré-existantes. L'avant-garde est l'exact opposé de l'académisme.
En 1938, Harold Rosenberg (critique d’art connu pour ses textes sur l’Action Painting et le dripping de Jackson Pollock) écrit l’un de ses articles les plus précieux, en 1940, dans le Partisan Review, intitulé "La chute de Paris" dans lequel, il proclame que New York a dépassé Paris, comme « laboratoire du XXe siècle ».
Mais jusque dans les années 30, tous les talents s’orientent vers la capitale pour se former dans les ateliers, exposer dans les Salons et vendre grâce aux nouveaux réseaux des galeries d’art.
Les expositions confrontent différentes visions de l’art : les traits de la modernité avec Cézanne, Monet, Renoir, Pissarro, Vuillard, qui côtoient l’Académisme de Gérôme, Bouguereau ou Gervex. L’Impressionnisme et le Symbolisme sont reconnus, tandis qu’Aristide Maillol, Maurice Denis ou Auguste Rodin renouvellent les enjeux artistiques.
En 1925, lors de l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes, Art Déco (Louis Süe, Jacques-Emile Ruhlmann), mouvement moderne (Le Corbusier, Francis Jourdain, Charlotte Perriand) et avant-garde internationale cohabitent. Avenue Franklin Roosevelt appelée alors avenue d’Antin, Paul Poiret, couturier, s’installe dans un hôtel particulier et organise en 1911 la fête de « La Mille et Deuxième Nuit ». Les performances musicales d’Erik Satie et Igor Stravinsky y sont aussi présentées.
Après la guerre, la librairie-galerie et maison d’édition Au Sans Pareil, avenue Kléber, s’ouvre aux artistes des mouvements Dada et Surréaliste.
La modernité artistique est souvent ponctuée de scandales. En 1905, au troisième salon d’automne qui s’ouvre au Grand Palais, les œuvres de Derain, Marquet, Matisse ou Vlaminck font écrire à Louis Vauxcelles que « C’est Donatello parmi les fauves ». Le cubisme de Braque et Picasso, les ready-made de Duchamp, les gestes de Nijinski pour le Sacre du Printemps au théâtre du Châtelet en 1912, critiqué pour sa bestialité érotique mais défendu par Auguste Rodin, sont autant d’entrées dans la modernité.
Les salons du Grand Palais reflètent aussi les progrès de la technique et de l’industrie permettant le développement des cycles, de l’automobile avec une voiture Peugeot et de l’aviation avec un aéroplane, des locomotives qui atteignent les 80 km/h, et du trottoir roulant !