La notion d’avant-garde, empruntée au domaine militaire, renvoie à la première ligne de bataille. Saint-Simon l’emploie le premier à propos des arts (1825) : l’artiste peut par son art répandre des idées neuves. Avec le romantisme, se développe l’idée d’une fonction spécifique de l’artiste, mage (Hugo) ou visionnaire (Rimbaud).

En général l’avant-garde, qui se développe vraiment au XXe siècle, se caractérise par :

  • Une volonté de rompre avec le passé, surtout le passé académique (régie par les règles de la tradition). Ex de l’abstraction lyrique (Kandinsky) ou du surréalisme (Aragon, Breton) ;
  • Un sentiment de décalage par rapport à la société contemporaine ;
  • Un engagement politique (à gauche pour le surréalisme, vers le fascisme pour le futurisme italien de Marinetti) ;
  • L’importance des manifestes, d’une réflexion théorique sur l’art ;
  • Des innovations formelles importantes : nouvelles formes de poésies (Apollinaire, Alcools) ; nouveau roman ; métaphores audacieuses, tirées du rêve et de l’imagination (Surréalisme) ; abstraction (Malevitch, Kandinsky, Mondrian).

Mais l’avant-garde n’est pas une négation absolue du passé, mais plutôt une interprétation, une recomposition de ce passé en fonction d’un projet (futur) : invention de précurseurs originaux (Sade, Rimbaud, Lautréamont pour les surréalistes), voire retour aux formes plus anciennes, avant l’établissement des règles classiques (la préhistoire et l’art africain pour Picasso et les cubistes…).