Le droit est une norme sociale parmi d’autres, mais il n’est pas une norme sociale comme les autres.
En effet, la règle de droit se singularise de par sa généralité et ses caractères abstrait et impersonnel. Elle ne vise personne en particulier (elle est la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse) et pose un cadre adaptable à de multiples situations concrètes. Elle ne distingue pas ce qui est bien ou ce qui est mal, elle ne fait que disposer ce qui est autorisé et ce qui est interdit.
Elle est également revêtue d’un caractère obligatoire, tant qu’elle n’a pas été supprimée ou remplacée. À ce titre, chacun qui y contreviendrait s’expose à une sanction. À l’inverse, lorsqu’elle prévoit une récompense, celle-ci est due à chacun remplissant les conditions de son obtention.
En France, la règle de droit se distingue de la religion qui dicte des comportements considérés comme bons, et proscrit ceux qu’elle désigne comme mauvais. Ceci implique qu’une issue d’une religion, quelle qu’elle soit, ne peut être invoquée comme une règle de droit valide. De plus, elle est « communautaire », autrement dit, elle ne vaut que pour les membres d’une communauté religieuse en particulier. Elle n’est donc pas générale.
Elle se distingue de la morale pour les mêmes raisons. Ceci explique que certains comportements, considérés comme immoraux par certains, peuvent être autorisés, comme d’autres, jugés moraux, peuvent être interdit. La morale est subjective, alors que la règle de droit tend vers l’objectivité.
Enfin, la règle de droit se distingue de l’équité. L’équité a vocation à trouver la justice dans le seul cas concret. Cette circonstance s’oppose évidemment au caractère abstrait de la règle de droit qui ne peut se focaliser sur le cas présent mais doit aussi encadrer l’avenir.